Article proposé par Les Echos

Le superviseur bancaire de la Banque centrale européenne juge que toutes les banques ne sont bien préparées à un scénario de hausse des taux sur fond de nouvelles concurrence des « fintech ».

La nouvelle  concurrence des « fintech » est un élément que les banques traditionnelles doivent davantage prendre en compte dans un scénario de hausse des taux d’intérêt, a averti lundi le superviseur bancaire de la Banque centrale européenne (BCE) à l’occasion de la présentation des résultats d’un test de résistance des plus grandes banques de la zone euro.

« Une stabilité des dépôts mal modellisée pourrait conduire à des pertes importantes dans un environnement de hausse des taux lié à des coûts de transactions moins élevés que dans le passé grâce aux banques en ligne, a déclaré Korbinian Ibel, directeur de division de la BCE. Ou si des Fintech arrivent et attaquent le marché ». Dans la banque de détail, elles pourraient proposer des conditions de rémunération de compte agressives et ainsi réduire les dépôts des grandes banques.

« Les Fintech ont la possibilité d’être beaucoup plus réactives que les banques traditionnelles par rapport à tout changement sur le marché de manière général, confirme Katharina Dalka, spécialiste du secteur au cabinet de conseil PAC. Elles sont beaucoup plus agiles sur le plan technologique et n’ont pas toujours les mêmes contraintes en matière de régulation ».

51 sur 111 banques appelées à renforcer leurs fonds propres

Fixé à 0% depuis mars 2016, le taux directeur de la BCE est historiquement bas. Mais, selon les économistes, le conseil des Gouverneurs pourrait l’augmenter d’ici fin 2018. Des taux d’intérêt plus élevés entraîneraient une hausse des marges nettes d’intérêt au cours des trois prochaines années pour la plupart des banques, mais une baisse de la valeur économique de leurs fonds propres, selon le superviseur bancaire.

Sur les 111 banques européennes testées par l’institution, 60 sont bien armées à un scénario de relèvement des taux de 2 points de pourcentage. Mais 51 le sont moins et la plupart de celles-ci ont été invitées par le superviseur à renforcer leurs fonds propres d’ici l’année prochaine.

Thibaut Madelin

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