« A côté du marché traditionnel de l’affacturage, une myriade de solutions alternatives – et notamment digitales – a vu le jour», explique Nicolas Petitfi ls, responsable du département opérations structurées d’Euler Hermes France. C’est d’ailleurs le cas chez American Express qui, fi n 2014, a mis en place le Buyer Initiated Payment (BIP), une plateforme de paiement en ligne sécurisée permettant à l’acheteur de maîtriser la date d’émission du règlement fournisseur. Cette solution diffère de l’affacturage en ce sens où il n’y a pas de cession de créance ni de changement au niveau de la relation contractuelle entre le fournisseur et le client. «La volonté était d’approcher le segment ETI et d’apporter des solutions fl exibles à toutes les entreprises qui veulent optimiser leur process de paiement, leur cash, ou encore leur revenu», explique Laurent Playez, director, head of B2B France, global commercial payment chez American Express.

A côté de cette solution se développe de plus en plus l’affacturage inversé, souligne Eric Latreuille, credit manager groupe chez SGD Group. Mis en place à l’initiative du client (donneur d’ordre), le reverse factoring permet à ses fournisseurs de financer leurs créances avec l’aide d’un établissement bancaire. Plusieurs outils se développent ainsi aux côtés des solutions postes clients. Toutefois, «ces types de programme ne sont pas systématiquement utilisés. Ils sont complémentaires des solutions existantes, et dépendent du moment donné», précise le credit manager.

Rapidité et réactivité : les priorités des entreprises

Pour un trésorier, il est important de combiner tous les instruments de financement disponibles. Les solutions historiques donnent certes de la satisfaction, mais les process demeurent lourds. Afin d’être plus souples, «les banques doivent s’adosser à des fintechs, afin de fluidifier leurs process, toujours relativement lourds. Cela permettra de se procurer des financements efficaces et sur mesure», explique Philippe Zhu, directeur financement et trésorerie chez Banijay Group.

La digitalisation entraîne non seulement une diminution de coûts mais aussi un gain de temps pour les directeurs financiers. Par ailleurs, elle permet également d’intéresser les PME et ETI qui rencontrent des problèmes économiques et des difficultés d’accès au financement. Toutefois, ces solutions alternatives sont peu connues des petites structures. Un devoir de pédagogie paraît donc nécessaire non seulement de la part des acteurs mais aussi de celle des pouvoirs publics.

Source : Option Finance – Les Rencontres du financement de l’économie 5ème édition

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