Plus de 18.000 entreprises ont fait faillite au premier trimestre, selon Altares.

Voilà qui va calmer les ardeurs de ceux qui espèrent une reprise rapide et vigoureuse. Les défaillances d’entreprise ont fortement augmenté au premier trimestre. Plus de 18.000 sociétés ont fait faillite entre janvier et mars alors que, depuis 2009, chaque premier trimestre se conclut aux environs de 16.500 défaillances, indique le cabinet Altares, spécialiste des données sur les entreprises. Par rapport au premier trimestre 2014, la hausse atteint 7,6 %. « Il faut remonter très loin pour retrouver un nombre de procédures aussi important », souligne Thierry Millon d’Altares, qui avoue avoir été « surpris par ce chiffre ».

Il faut dire que la fin de l’année dernière montrait une amélioration sur le front des faillites et que la dépréciation de l’euro et la baisse du prix du pétrole laissaient espérer une embellie. « La consommation des ménages reprend des couleurs, le climat des affaires s’améliore, les conditions de crédit s’assouplissent, mais l’économie réelle patine encore », juge Thierry Millon. D’ailleurs, le nombre d’emplois menacés par ces défaillances dépasse 66.000. Là encore, un record depuis 2009. Conséquence de ce mauvais premier trimestre, l’Hexagone devrait de nouveau dépasser 60.000 défaillances en 2015, c’est-à-dire rester au niveau proche de ce que le pays connaît depuis la crise. Le secteur de la construction – qui représente un quart des défaillances – souffre encore beaucoup, tout comme ceux liés à la consommation, tel que la restauration. « Ces entreprises restent sur la corde raide, il leur suffit de pas grand-chose pour les faire tomber », ajoute Thierry Millon.

Motifs d’espérer

A y regarder de plus près, il y a toutefois des motifs d’espérer. En effet, les défaillances sont concentrées sur un type précis d’entreprises, les très petites. « Sur le premier trimestre, plus de 7.000 entreprises employant un ou deux salariés ont connu un redressement judiciaire ou une liquidation ou alors sont en procédure de sauvegarde. Dans un contexte de reprise lente, le chiffre devrait être plus proche de 3.500 par trimestre », juge l’expert d’Altares. « Il suffit que ces très petites entreprises retrouvent les moyens de financer un emploi ou deux emplois pour que le volume de défaillances recule très vite. » Thierry Millon note aussi que « certains clignotants sont désormais au vert  : l’industrie manufacturière va mieux et l’amélioration est sensible dans le transport ». Le nombre de défaillances devrait, selon lui, reculer au fur et à mesure que l’année 2015 avance.

Source : Guillaume De Calignon – Les Échos