Les très petites entreprises obtiennent cependant moins facilement des crédits de trésorerie que des crédits d’investissement.

Les microentreprises (TPE), qui représentent autour de 95 % des entreprises en France, continuent d’avoir un accès plutôt aisé au crédit. 84 % des demandes de crédit d’investissement de ces sociétés comptant moins de dix salariés ont ainsi été satisfaites, complètement ou très largement (à plus de 75 %) au troisième trimestre, selon les statistiques publiées mercredi par la Banque de France. Ce taux d’obtention était de 81 % trois mois plus tôt.

L’accès au crédit de trésorerie reste néanmoins moins aisé. Le taux d’obtention pour ce type de financement était ainsi de 67 % au dernier trimestre (contre 69 % au deuxième). Le crédit de trésorerie est de façon récurrente accordé de façon moins automatique que les crédits d’investissement car il peut être demandé par des entreprises en situation délicate. Qui plus est, les TPE, ont des profils très hétérogènes et dans cet univers disparate , un tiers des sociétés manquaient de fonds propres, soulignait un rapport publié en 2014 .

Des TPE qui reprennent des couleurs

En 2016, les TPE ont cependant repris des couleurs. Leur situation varie beaucoup d’un secteur à l’autre, mais en moyenne, leur chiffre d’affaires et leur résultat courant net sont repassés légèrement dans le vert (+0,2 % sur un an) alors qu’ils étaient en repli les deux années précédentes, selon les chiffres présentés mercredi par la Fédération des centres de gestion agréés (FCGA).

Celle-ci accompagne les microentreprises et établit des statistiques en épluchant les liasses fiscales. « La tendance [positive] a du mal à se confirmer pour l’instant sur le premier semestre 2017 », reconnaît Yves Marmont, le président de la FCGA. Selon lui, l’incertitude provoquée par les élections a toutefois pu peser sur l’activité des microentreprises.

Une dynamique encourageante des crédits à l’équipement

Malgré ce contexte particulier, les TPE ont continué à se financer dans la première partie de l’année. Ainsi, leur encours des crédits a progressé de 4,2 % sur un an au second trimestre 2017 (contre 4,7 % un trimestre plus tôt) pour atteindre 251,3 milliards d’euros (les chiffres du troisième trimestre n’ont pas été encore publiés). L’encours des crédits immobiliers a progressé de 5,4 % au second trimestre et celui des crédits à l’équipement de 4 %.

Cette bonne dynamique des crédits à l’équipement se retrouve également au niveau de l’ensemble des sociétés non financières. En août, l’encours de ce type de prêt avait même accéléré pour atteindre 7,4 % sur un an (contre 7,2 % en juillet), selon la Banque de France. Et ce, malgré, la fin du dispositif de soutien de suramortissement . « C’est une tendance assez encourageante », estime Jacques Fournier, directeur général des statistiques de l’institution. Ce dernier attribue le phénomène à la croissance économique mais aussi au besoin de mises aux normes. « Cela veut dire que la compétitivité va continuer à progresser », conclut-il.

Source : Les Échos – Solenn POULLENNEC