Bpifrance muscle son dispositif export pour les PME

La banque mise sur la mobilisation de créance. Et cherche à développer le crédit acheteur.

Chargée de doper les exportations des PME françaises, la banque publique d’investissement peaufine peu à peu sa palette d’outils de financement. Ce mardi, elle a ajouté une nouvelle corde à son arc en lançant, avec le spécialiste de l’assurance-crédit Euler Hermes, une solution de mobilisation de créances à l’étranger pour permettre aux PME exportatrices de dégager de la trésorerie à très court terme.

Prolonger un dispositif existant

Concrètement, les PME françaises pourront apporter leurs créances détenues à l’étranger, pour des montants moyens compris entre 3 et 5 millions d’euros, en garantie à la banque publique qui, en échange, leur fournira des lignes de trésorerie. Ce qui permettra aux PME de se prémunir contre les délais de paiement. Dans ce dispositif, Euler Hermes, chargé d’analyser la capacité de l’acheteur à honorer ses paiements, porte le risque lié à la solvabilité des contre-parties étrangères.

Pour la banque publique, cette avance-export s’inscrit dans la même ligne que ses financements existant : « Ce dispositif nous permet d’étendre à l’international un produit qui était déjà bien diffusé auprès des PME en France, explique Vincent Dauffy, directeur du financement chez bpifrance. Environ 10.000 en bénéficient, principalement des entreprises fragilisées. »

Prochain chantier : le grand export

Du coup, l’extension de ce dispositif à l’international a été considérablement facilitée. Elle vient concrétiser les ambitions du label « bpifrance export », la structure construite avec Ubifrance et Coface au printemps 2013, pour donner un nouveau souffle aux exportations des PME françaises .

Le prochain chantier de bpifrance à l’international, qui vise notamment les projets des PME françaises dans les pays lointains (le grand export) s’annonce plus complexe à mettre en œuvre. Pour combler une faille de marché identifiée au printemps 2013, la banque publique se penche en effet sur la création d’un « crédit export » ou « crédit acheteur », afin de financer les acheteurs tentés par des produits ou services issus de PME françaises, leur donnant ainsi un argument de poids pour boucler leur vente. Assez répandu pour les projets d’envergure, ce type de financement reste relativement peu accessible aux PME et ETI. Destinée à des financements moyen terme (de 7 à 12 ans) pour des montants moyens de l’ordre de dizaines de millions d’euros, ce crédit export devrait s’appuyer cette fois-ci sur une garantie publique assurée par Coface.

Avec un lancement initialement prévu pour fin 2014, ce produit viendra finaliser le dispositif de bpifrance export. Reste encore toutefois pour la banque publique à finaliser la construction de cette offre de crédit complexe, qui pose pour l’heure de nombreuses questions juridiques et qui se révèle bien plus risquée que l’activité de mobilisation de créance dévoilée hier.

Source : Les Échos – Sharon Wajsbrot