Il faut remonter à 2012 pour retrouver une telle dynamique des encours. Les crédits d’investissement et de trésorerie soutiennent la tendance.

Jusqu’ici, tout va mieux. En l’absence de projets d’envergure à financer, ou tout simplement parce que leur niveau d’activité n’était pas suffisant, nombre d’entreprises avaient limité ces dernières années leur demande de crédits. Or, comme les banques l’anticipaient depuis quelques mois déjà, les emprunteurs commencent à se faire plus nombreux à leurs guichets.

Les chiffres publiés mercredi par la Banque de France confirment cette reprise : au cours du mois de juillet, les encours de crédit aux entreprises ont augmenté de 3,6 %, pour atteindre 862 milliards d’euros. Ce rythme de croissance, supérieur à 3 %, est d’autant plus encourageant qu’il se maintient depuis le mois de mars. Il faut même remonter à 2012 pour retrouver une telle dynamique. Ce rebond correspond à la fois au début de reprise de la zone euro, mais aussi aux conditions de financement incitatives, les taux d’emprunt se contractant mois après mois.

Pas de surchauffe

Le détail des chiffres apporte une autre bonne nouvelle : les crédits d’investissement accélèrent significativement (+2,6 % sur un an, contre +2,1 % à fin mai), avec deux interprétations possibles : les optimistes y verront le signe de la reprise de projets de développement pour les entreprises. Pour d’autres, le gel de l’investissement ayant trop duré, les outils de production commencent à vieillir, et les industriels doivent bien finir par les renouveler. Les crédits de trésoreries -qui reflètent les besoins de court terme des entreprises- présentent aussi un profil avantageux depuis le mois de mars.

Ces belles performances n’ont toutefois pas encore de quoi mettre les banques en surchauffe : à la veille de la crise financière de 2008, les encours de crédit galopaient à plus de 10 % de croissance sur un an.

Par ailleurs, les micro-entreprises – en moyenne plus fragiles économiquement – continuent à faire grise mine : au cours du deuxième trimestre, leurs encours de crédit de trésorerie ont diminué, et ceux destinés à l’investissement ont fait à peine mieux que du surplace.

Source : Edouard Lederer – Les Échos