Des raisons de croire en l’avenir !

Les entreprises françaises disposent toujours en elles d’un « capital d’optimisme » suffisant malgré la crise de 2008 qu’elles viennent de traverser et celle qu’elles s’apprêtent à vivre en ce moment. Echos de la conférence du 24 Novembre 2011 organisée par le cabinet ARC – Juristes d’affaires – sur le thème de la compétitivité des entreprises françaises, animée par Jean Marc SYLVESTRE qui interroge René RICOL nouvellement nommé  coordinateur des politiques de soutien aux entreprises, fonction qui s’ajoute à sa fonction actuelle de commissaire général à l’investissement.

La médiation du crédit nous montre où sont les bonnes pratiques

La médiation du crédit, (René RICOL a été le premier médiateur du crédit, nommé par le Président de la République en 2008), par son fonctionnement et les résultats qu’elle permet aux entreprises d’obtenir auprès des banques, montre qu’il existe une voie nouvelle à explorer  lorsque les entreprises recherchent un partenaire financier et que celui-ci est « frileux ».

Du côté du banquier l’approche industrielle du traitement des dossiers n’est pas suffisante surtout aujourd’hui où les nouvelles règles prudentielles (Bâle 3) se mettent en place et que la conjoncture économique n’est toujours pas favorable. Désormais l’analyste de banque doit approfondir chaque dossier et raisonner en analyste économique, attentif à la pérennité du modèle économique, dans un environnement concurrentiel mondial, soucieux de prendre en compte les rendements futurs de préférence à la situation patrimoniale.

Du côté de l’entreprise tout doit être fait pour présenter la situation actuelle, ses prévisions, ses besoins financiers…  de façon sincère, claire, évidente…  L’analyse de l’environnement économique, la prise en compte de la situation juridique, financière, sociale, patrimoniale… sont autant d’arguments qui doivent permettre au partenaire financier d’être séduit par le projet, rassuré quant aux chances de succès et à la probabilité de remboursement des crédits accordés.

Il faut redonner du temps au temps

Le bon sens revient en première ligne. La recherche des performances à court terme ne doit plus être la règle générale. L’argent facile ne doit plus être l’objectif du banquier partenaire financier de l’entreprise. Le « window dressing » du bilan ne doit plus être le souci du dirigeant dans sa recherche d’optimisation immédiate des performances de son entreprise. Revenons aux fondamentaux et au temps qui est nécessaire pour que s’accomplissent les cycles économiques. Le long terme doit retrouver sa place et la spéculation doit être écartée des pratiques des entreprises et des banques.

Du fait de la crise de confiance (2008) qui se poursuit encore aujourd’hui vers la dette publique, les entreprises instinctivement se sont recentrées sur leur gestion. Les capitaux propres sont en général reconstitués et l’optimisation du besoin en fonds de roulement est recherchée en permanence pour ne pas avoir à demander aux banquiers de financer la trésorerie. On peut ainsi considérer que la crise écoulée a fait grandir nos entreprises. Comme cette crise n’est pas terminée, il faut favoriser le développement des « solidarités » inter-entreprises pour mettre fin au rapport de force entre les plus puissants et leurs plus petits partenaires clients, fournisseurs ou prestataires de services et se protéger ainsi mutuellement.

 

 

Les « écosystèmes » sont une nouvelle voie à explorer pour le développement de nos entreprises

Les « écosystèmes » sont pour René RICOL une nouvelle manière de dynamiser notre tissu économique. Nous devons fédérer nos entreprises et créer des solidarités entre les grandes entreprises et les plus petites, à défaut de pouvoir disposer en nombre suffisant d’ETI (entreprises de taille intermédiaires). Les services de l’état ont montré dans le fonctionnement de la médiation du crédit qu’ils connaissaient bien nos entreprises et qu’ils avaient avec elles une proximité géographique, propice à l’accompagnement et au soutien.

La réduction des délais de paiement doit se poursuivre car c’est une bonne manière de renforcer la qualité de nos entreprises. Les délais de paiement ont toujours coûté très cher à l’économie et aux entreprises et c’est heureux que le législateur (y compris au niveau européen) se soit emparé de ce sujet, source de déséquilibre des relations commerciales, qui pénalisait la compétitivité.

Les dirigeants doivent aussi comprendre que les fonds d’investissements qui s’intéressent à leurs entreprises n’ont pas toujours un projet industriel. On constate hélas trop souvent que celles qui ont fait appel à ces fonds, sont épuisées financièrement au bout de quelques années, dépecées de leurs richesses, avant d’être remises en vente sur le marché, sans perspective d’avenir. Il en va de la responsabilité des chefs d’entreprises que de conserver dans leurs actifs assez de richesses (par exemple leur immobilier !) pour être suffisamment armés pour traverser les crises.

La rédaction