6ème édition 2025 GUIDE des PARTENAIRES du Credit Management Ils vous accompagnent dans la gestion de vos risques
6ème édition 2025 GUIDE des PARTENAIRES du Credit Management Retrouvez la version digitale du Guide des Partenaires sur https://www.afdcc.fr/gdp
Édito 5 Chère Communauté du Crédit, Chers Membres de l’AFDCC, 2025, c’est encore l’année du cash. Et en 2024, c’était déjà la seule chose qui comptait. Le temps de l’argent facile est révolu. Les coûts de financement ont grimpé, et il faut rappeler une évidence : chiffre d’affaires et liquidités ne sont pas synonymes. La vraie valeur, c’est le cash. Un chiffre d’affaires n’est qu’un chiffre. Ce qui compte vraiment, c’est ce qui entre sur le compte en banque. Le crédit à 30 jours, c’est au minimum 1/12ème de notre CA dehors, en attente d’encaissement. Et ça peut vite exploser avec les impayés, arriérés et litiges qui s’accumulent. Nous devons anticiper, échanger, analyser, négocier. Et, bien sûr, faire du Credit Management, et le faire bien ! La commande, c’est de la fiction ; Le chiffre d’affaires, de la vanité ; Le profit, du bon sens ; Mais le cash, c’est la réalité. Et le Credit Management est la clé pour y arriver ! C’est pourquoi nous vous proposons cette nouvelle édition de notre Guide des Partenaires 2025, pour naviguer toujours plus efficacement dans un monde économique où les crises sont multifactorielles et où le cash reste la... vérité. Merci à nos partenaires pour leur soutien. Merci à vous pour faire vivre cette communauté. Bonnes négociations ! Avec respect et ambition, A très bientôt, Nicolas FLOURIOU Président de l’AFDCC Nicolas FLOURIOU Président de l’AFDCC Editeur : AFDCC (Association Française des Credit Managers et Conseils), 175 rue de Courcelles 75017 Paris Tél : 01 40 20 95 74 email : contact@afdcc.com site web : www.afdcc.com Chef de Publicité : Karin Saint-Germier, 06 12 42 49 56 – karin. saintgermier@afdcc.com Suivi de production, graphisme & mise en page, impression : PLANETE GRAPHIQUE numerique@planetegraphique.fr Tous droits réservés. Ce guide ne peut en aucune manière être reproduit en tout ou en partie, sous quelque forme que ce soit ou encore par des moyens mécaniques ou électroniques y compris le stockage des données ou leur transmission par voie de l’informatique sans l’autorisation par écrit de l’éditeur, le droit de citation à des fins critiques étant toutefois réservé. Les diapositives et/ou photographies et/ou illustrations reproduites dans l’ouvrage ont été acceptées à la condition qu’elles soient reproduites avec l’accord préalable des sociétés concernées ; en conséquence, l’éditeur ou imprimeur n’encourt aucune responsabilité ayant sa cause dans une violation du droit de propriété intellectuelle résultant de la parution de l’ouvrage. La direction décline toute responsabilité pour les erreurs ou omissions de quelque nature qu’elles soient, qui pourraient se trouver dans la présente édition.
7 09 26 10 11 05 14 20 EDITO, le mot du Président Picth des rubriques Les délais de paiement en France Les règles de Provisions Répertoire alphabétique des annonceurs Répertoire par rubrique des annonceurs 20 ans d’historique des réglementations concernant les délais de paiement Interview de Jean-Claude Asfour : Les points clés d'un contrat de vente international Interview de Frédéric Groshenny : Deux Arrêts Clés pour les Credit Managers 47 36 44 Les annonceurs SOMMAIRE
9 RÉPERTOIRE ALPHABÉTIQUE DES ANNONCEURS A AGIR RECOUVREMENT P48 ALTARES P49 AU GROUP P50 C CABINET ARC P51 CASHNOW P52 CREDITSAFE P54 CRIAJ P56 D DELTA ASSURANCES P57 DIMO SOFTWARE P58 E EFFICASH P59 ELLISPHERE P60 EQUILIBRE FINANCES P61 ESKER P62 F FIBUS P64 FIS P65 G GCOLLECT P66 GESCO EXPERT P67 GESTION CREDIT EXPERT P69 I INFOLEGALE P70 INFONET P71 K KONECTA FRANCE CONTENTIEUX P72 L LEANPAY P73 M MONEY FLOW P74 MY DSO MANAGER P75 P PARIS CONTENTIEUX P76 POUEY INTERNATIONAL P77 Q QUADIENT P78 R RECOUVEO P79 U URIOS P80 V VERSPIEREN CREDIT & FINANCE P81 Y YRCAM P82
10 ASSURANCE-CREDIT / SECURISATION AU GROUP ........................................... P50 DELTA ASSURANCES .......................... P57 INFOLEGALE ....................................... P70 POUEY INTERNATIONAL ................... P77 URIOS .................................................... P80 VERSPIEREN CREDIT & FINANCE .... P81 CONSEIL ALTARES-D&B ..................................... P49 CREDITSAFE ........................................ P54 EFFICASH ............................................. P59 FIBUS ..................................................... P64 FIS .......................................................... P65 GESTION CREDIT EXPERT ............... P69 YRCAM .................................................. P82 COURTAGE AU GROUP ........................................... P50 DELTA ASSURANCES .......................... P57 FIBUS ..................................................... P64 VERSPIEREN CREDIT & FINANCE .... P81 EXTERNALISATION POSTE CLIENTS CABINET ARC ....................................... P51 EFFICASH ............................................. P59 EQUILIBRE FINANCES ....................... P61 ESKER .................................................... P62 GCOLLECT .......................................... P66 GESCO EXPERT .................................. P67 GESTION CREDIT EXPERT ............... P69 KONECTA FRANCE CONTENTIEUX ... P72 MONEY FLOW ..................................... P74 PARIS CONTENTIEUX INTERNATIONAL ... P76 RECOUVEO .......................................... P79 YRCAM .................................................. P82 FINANCEMENT AU GROUP ........................................... P50 DELTA ASSURANCES .......................... P57 INFONET ............................................... P71 VERSPIEREN CREDIT & FINANCE .... P81 INFORMATIONS SUR LES ENTREPRISES ALTARES-D&B ..................................... P49 CABINET ARC ...................................... P51 CREDITSAFE ........................................ P54 ELLISPHERE ......................................... P60 INFOLEGALE ....................................... P70 INFONET ............................................... P71 KONECTA FRANCE CONTENTIEUX ... P72 MONEY FLOW ..................................... P74 PARIS CONTENTIEUX INTERNATIONAL ... P76 POUEY INTERNATIONAL ................... P77 URIOS .................................................... P80 PLATEFORMES ET SOLUTIONS LOGICIELLES ALTARES-D&B ..................................... P49 CASHNOW ........................................... P52 CREDITSAFE ........................................ P54 DIMO SOFTWARE ............................... P58 ESKER .................................................... P62 FIBUS ..................................................... P64 FIS .......................................................... P65 GCOLLECT .......................................... P66 INFOLEGALE ....................................... P70 INFONET ............................................... P71 LEANPAY ............................................... P73 MY DSO MANAGER ............................ P75 QUADIENT ........................................... P78 RECOUVEO .......................................... P79 URIOS .................................................... P80 RECOUVREMENT DE CREANCES AGIR RECOUVREMENT ..................... P48 CABINET ARC ....................................... P51 CASHNOW ........................................... P52 CRIAJ ..................................................... P56 DIMO SOFTWARE ............................... P58 EFFICASH ............................................. P59 EQUILIBRE FINANCES ....................... P61 ESKER .................................................... P62 GCOLLECT .......................................... P66 GESCO EXPERT .................................. P67 GESTION CREDIT EXPERT ............... P69 KONECTA FRANCE CONTENTIEUX ... P72 LEANPAY ............................................... P73 MONEY FLOW ..................................... P74 MY DSO MANAGER ............................ P75 PARIS CONTENTIEUX INTERNATIONAL ... P76 POUEY INTERNATIONAL ................... P77 RECOUVEO .......................................... P79 YRCAM .................................................. P82 11 RÉPERTOIRE PAR RUBRIQUE DES ANNONCEURS PITCH DES RUBRIQUES Cher lecteur, Le GUIDE DES PARTENAIRES DU CREDIT MANAGEMENT s’adresse à toute entreprise souhaitant développer ses activités commerciales tout en maîtrisant les enjeux associés à ses opérations de Crédit Clients. Le développement constant des nouvelles technologies, de l’intelligence artificielle, la recherche de digitalisation des process, l’arrivée de nouveaux moyens de paiement, l’évolution des attentes et des besoins des entreprises ont provoqué une évolution certaine des produits et services proposés par l’écosystème du Credit Management. A n’en pas douter, il ne s’agit là que d’un commencement et nous allons observer dans les prochaines années de plus en plus d’offres disruptives souvent portées par de nouveaux acteurs tels que Fintech, InsurTech ou bien encore Néo-banques. C’est dans ce contexte particulièrement riche d’innovations que nous avons souhaité proposer ce Guide des Partenaires permettant aux entreprises porteuses de projet d’identifier les principaux acteurs proposant des solutions dédiées au Credit Management. A chaque Partenaire présenté dans le Guide, sont associées une ou plusieurs rubriques d’activité parmi les suivantes : ASSURANCE-CREDIT / SECURISATION Solutions permettant de garantir une entreprise contre le non-paiement d’un client. • Assurance-crédit déclinée sous toutes ses formes • Produits de renseignement-garanti • Produits de caution • Solutions de paiement sécurisées. CONSEIL Services d’audit, de conseil et d’accompagnement opérationnel dédiés à l‘optimisation des process « Sales-to-Cash » • Missions de diagnostic et recommandation • Missions d’aide à la conduite de projets • Missions opérationnelles d’accompagnement à la gestion courante COURTAGE Aide au choix et à la gestion de solutions et services dédiés au Credit Management. • Courtier en assurance-crédit, financement et toute autre solution de Credit Management • Courtier grossiste proposant des solutions particulières • E-courtage principalement réalisé à partir de plateforme Web / Marketplace EXTERNALISATION POSTE CLIENTS Services de gestion déléguée de toute ou partie des relations financières clients • Gestion de la relance clients au nom de l’entreprise • Gestion de tâches s’apparentant à l’ADV ou au Service Client • Gestion des encaissements et de la comptabilité clients
12 FINANCEMENT Solutions de financement du cycle d’exploitation : clients, stocks, fournisseurs. • Affacturage décliné sous toutes ses formes • Financement « à la facture » • Reverse factoring et solutions assimilées • Financement de stock INFORMATIONS SUR LES ENTREPRISES Services d’informations légales ou financières, de comportement de paiement et d’analyse de solvabilité • Agences de notation • Fournisseurs d’informations légales et financières • Agrégateurs de scores de paiement ou de risque de défaillance client • Réalisation d’enquêtes à façon PLATEFORMES ET SOLUTIONS LOGICIELLES Solutions de gestion, de pilotage ou de digitalisation du Poste Clients • Logiciels/Plateformes de gestion du risque et/ou de la relance clients • Plateformes de services dédiés au Credit Management • Solutions de dématérialisation de facture RECOUVREMENT DE CREANCES Solutions de gestion de créances en situation de non-paiement • Recouvrement précontentieux et contentieux • Recouvrement judiciaire • Rachats de créances Nous vous souhaitons donc une bonne lecture et surtout de riches contacts avec les Partenaires qui pourront vous accompagner dans vos projets d’optimisation du Credit Management. Christophe GOFFINON Administrateur AFDCC représentant le collège des membres partenaires
Les délais de paiement en France Dispositions générales & sectorielles Jérôme Mandrillon, Expert en Credit Management, Président d’Honneur de l’AFDCC et Délégué Général des Assises des Délais de Paiement, a réalisé une synthèse indispensable des dispositions générales et sectorielles qui régissent les délais de règlement en France. Ce document très complet a été rédigé dans le cadre des Assises des Délais de Paiement (organisées sous l’égide conjointe de la Figec et l’AFDCC), et également à l’attention de tous les professionnels du Credit Management de notre Association. LES DISPOSITIONS GÉNÉRALES Le délai par défaut (en l’absence de mention sur la facture ou dans les CGV) est de 30 jours suivant la réalisation de la prestation ou de la réception du bien. Le délai négocié : les parties s’entendent sur un délai de paiement qui dépasse les 30 jours tout en respectant des délais maximaux : • 60 jours maximum à compter de l’émission de la facture • 45 jours fin de mois à compter de l’émission de la facture. Sous réserve que ce délai soit expressément stipulé par contrat et qu'il ne constitue pas un abus manifeste à l'égard du créancier. En cas de facture périodique au sens du 3 du I de l'article 289 du code général des impôts, le délai convenu entre les parties ne peut dépasser quarante-cinq jours après la date d'émission de la facture. IMPORTANT LE DÉLAI D’ACCEPTATION D’UNE FACTURE Lorsqu'une procédure d'acceptation ou de vérification permettant de certifier la conformité des marchandises ou des services au contrat est prévue, la durée de cette procédure est fixée conformément aux bonnes pratiques et usages commerciaux et, en tout état de cause, n'excède pas trente jours à compter de la date de réception des marchandises ou de réalisation de la prestation des services, à moins qu'il n'en soit expressément stipulé autrement par contrat et pourvu que cela ne constitue pas une clause ou pratique abusive au sens de l'avant-dernier alinéa de l'article L. 441-16 ou de l'article L. 442-1. La durée de la procédure d'acceptation ou de vérification ne peut avoir pour effet ni d'augmenter la durée, ni de décaler le point de départ du délai maximal de paiement prévu aux deuxième, troisième et quatrième alinéa du I, à moins qu'il n'en soit expressément stipulé autrement par contrat et pourvu que cela ne constitue pas une clause ou pratique abusive, au sens de l'avant-dernier alinéa de l'article L. 441-16 ou de l'article L. 442-1. Texte de référence : L'article L441-10 du code de commerce. DISPOSITIONS SECTORIELLES DÉROGATOIRES • 20 jours après le jour de livraison : bétail sur pied destiné à la consommation et viandes fraîches dérivées. • 30 jours après la date d’émission de la facture pour le transport routier de marchandises, la location de véhicules avec ou sans conducteur, la commission de transport et les activités de transitaire, agent maritime et fret aérien, courtier de fret et commissionnaire en douane. • 30 jours après la date d’émission de la facture pour les ventes entre, d’une part, les industriels de l’agroéquipement, constructeurs et importateurs et, d’autre part, les entreprises de distribution spécialisées et de réparation dans le secteur de l’agroéquipement. • 30 jours après la date de livraison ou après la fin de la décade de livraison : produits alimentaires périssables, viandes congelées ou surgelées, poissons surgelés, plats cuisinés et conserves fabriqués à partir de produits alimentaires périssables (sauf produits saisonniers acquis dans le cadre de contrats d’intégration). • 30 Jours à compter de de la fin du mois en cours duquel la livraison est effectuée pour le secteur des fruits et légumes. • 30 jours après la fin du mois de livraison : boissons alcooliques passibles des droits de consommation. • 45 jours fin de mois ou 60 jours nets à compter de la date d'émission de la facture : Par : Jérôme MANDRILLON 14 15
raisins et moûts destinés à l'élaboration de vins ou boissons alcooliques passibles des droits de circulation (sauf dispositions dérogatoires). • 54 jours fin de mois après la date d’émission de la facture dans le secteur de la filière du cuir, pour les ventes entre les fournisseurs et les distributeurs spécialisés. • 55 jours fin de mois après la date d’émission de la facture pour les matériels d’entretien d’espaces verts. • 59 jours fin de mois ou 60 jours nets après la date d’émission de la facture dans le secteur de l’horlogerie, de la bijouterie, de la joaillerie et de l’orfèvrerie (entre les fournisseurs, fabricants, importateurs ou grossistes et les distributeurs spécialisés). • 60 jours après la date d’émission de la facture pour l’achat de produits agricoles et alimentaires non périssables. • 90 jours après la date d’émission de la facture pour le règlement du solde des factures relatives à des livraisons effectuées avant la saison d’activité dans le secteur des articles de sport, pour la vente d’équipements nécessaires à la pratique des sports de glisse sur neige entre les fournisseurs et les entreprises dont l’activité est exclusivement ou quasi exclusivement saisonnière. • Pour le secteur du jouet : - 95 jours nets après la date d’émission de la facture pour la période « du permanent » s’étendant du mois de janvier au mois de septembre inclus. - 75 jours nets après la date d’émission de la facture pour la période de fin d’année s’étendant du mois d’octobre au mois de décembre inclus. • 110 jours fin de mois après la date d’émission de la facture pour les matériels agricoles à l’exception des tracteurs, matériels de transport et d’élevage. Texte de référence : L'article L441-11 du code de commerce. DISPOSITIONS DÉROGATOIRES EXPORT Effectuées par un professionnel en franchise en base de TVA, le délai ne doit pas dépasser 90 jours à partir de la date d'émission de la facture. Ce délai doit être obligatoirement mentionné dans le contrat et ne doit pas être constitutif d'un abus pour le fournisseur. Le présent article n'est pas applicable aux achats effectués par les grandes entreprises. Texte de référence : L'article L441-10 du code de commerce. DISPOSITIONS DÉROGATOIRES OUTRE-MER Les délais de paiement prévus au I de l'article L. 441-10 et aux 1° à 4° du II de l'article L. 44111 ne sont décomptés qu'à partir de la date de dédouanement de la marchandise au port de destination finale. Lorsque la marchandise est mise à la disposition de l'acheteur, ou de son représentant, en métropole, le délai n'est décompté qu'à partir du 21ème jour suivant la date de cette mise à disposition ou à partir de la date du dédouanement si celle-ci est antérieure. Texte de référence : L'article L441-13 du code de commerce. PÉNALITÉS EN CAS DE RETARD DE PAIEMENT En cas de retard de paiement, il est possible d’appliquer des pénalités de retard et une indemnité forfaitaire de 40 € pour frais de recouvrement sans rappel de paiement. Ces mentions (pénalités de retard et indemnité forfaitaire de recouvrement) doivent figurer dans les conditions générales de vente ou sur la facture pour pouvoir être appliquées. Les pénalités de retard sont une sanction pécuniaire qui s'applique pour chaque jour de retard de paiement alors que l’indemnité forfaitaire ne trouve à s’appliquer qu’à chaque facture impayée. Texte de référence : L'article L441-10 du code de commerce. POUR LES MARCHÉS PUBLICS 30 jours : le délai de paiement court à compter de la date de réception de la demande de paiement par le pouvoir adjudicateur ou, si le contrat de concession le prévoit, toute autre personne habilitée à cet effet. 16 17
A PROPOS DES ASSISES DES DÉLAIS DE PAIEMENT & DES FINANCEMENTS Les Assises des délais de paiement et des financements, ce sont différents formats d’événements pour aborder l’enjeu national que constitue les délais de paiement pour l’ensemble des acteurs économiques ! Confrontation de points de vue, diversité des intervenants issus du secteur privé et public, Les Assises des délais de paiement et des financements ont pour ambition de dresser régulièrement un état des lieux des comportements de paiement, d’apporter des réponses concrètes aux enjeux des acteurs économiques et de valoriser les bonnes pratiques. www.delais-paiement.fr A PROPOS DES ORGANISATEURS La Fédération Nationale de l’Information d’Entreprise, de la Gestion des Créances et de l’Enquête Civile est l’organisation professionnelle qui rassemble les entreprises (start-ups, PME, ETI, filiales de banques, grands groupes) de la gestion du risque client, au service de l’économie française. L’AFDCC est, en France, l’unique association professionnelle des Credit Managers et le seul référentiel métier. Elle regroupe et anime un réseau de 1000 Credit Managers, issus des plus grandes entreprises internationales ou de PME, dans tous les secteurs et toutes les régions. • Lorsque la demande de paiement relève de l'obligation de facturation électronique la date de réception de la demande de paiement par le pouvoir adjudicateur correspond : - 1° Lorsque les factures sont transmises par échange de données informatisé, à la date à laquelle le système d'information budgétaire et comptable de l'Etat horodate l'arrivée de la facture et, pour les autres pouvoirs adjudicateurs, à la date de notification du message électronique l'informant de la mise à disposition de la facture sur le portail public de facturation mentionné à l'article L. 3133-6 ; - 2° Lorsque les factures sont transmises par le mode portail ou service, à la date de notification au pouvoir adjudicateur du message électronique l'informant de la mise à disposition de la facture sur ce portail. • Lorsque la date de réception de la demande de paiement est incertaine ou antérieure à la date d'exécution des prestations, le délai de paiement court à compter de la date d'exécution des prestations. • Attention : Lorsque la demande de paiement ne comporte pas l'ensemble des pièces et des mentions prévues par la loi ou par le contrat de concession ou que celles-ci sont erronées ou incohérentes, le délai de paiement peut être interrompu une seule fois par le pouvoir adjudicateur. Pour les pouvoirs adjudicateurs dotés d'un comptable public, cette interruption ne peut intervenir qu'avant l'ordonnancement de la dépense. PÉNALITÉS EN CAS DE RETARD DE PAIEMENT • Les intérêts moratoires courent à compter du lendemain de l'expiration du délai de paiement ou de l'échéance prévue par le contrat de concession jusqu'à la date de mise en paiement du principal incluse. • Le montant de l'indemnité forfaitaire pour frais de recouvrement est fixé à 40 euros • Calcul automatique s’agissant de l’Etat, à réclamer pour les collectivités locales. Les intérêts moratoires et l'indemnité forfaitaire pour frais de recouvrement sont payés dans un délai de quarantecinq jours suivant la mise en paiement du principal. Texte de référence : articles R3133-10 à R3133-28 du code de la commande publique. POUR LES ENTREPRISES PUBLIQUES ET LES ÉTABLISSEMENTS PUBLICS DE SANTÉ • 50 jours pour les établissements publics de santé et les établissements du service de santé des armées • 60 jours pour les entreprises publics (https://www.economie.gouv.fr/ agence-participations-etat/principalesparticipations-letat), à l'exception de celles ayant la nature d'établissements publics locaux. Texte de référence : articles R3133-11 du code de la commande publique Conclusion Comme vous le voyez, la législation sur les Délais de Règlement est précise. Elle peut sembler contraignante mais grâce aux outils qu’elle met à votre disposition et à une bonne organisation interne, vous pouvez facilement optimiser votre DSO et vos rentrées de Cash. N’oubliez pas que l’AFDCC, grâce à son réseau, à ses publications, aux événements qu’elle propose en présentiel ou à distance partout en France, aux Partenaires que vous retrouverez dans ce Guide unique et surtout grâce à son offre formation, peut vous accompagner à développer vos compétences et celles de vos collaborateurs. 18 19
Les Règles de Provisions L’AFDCC a organisé en juin 2024 un événement Adhérents animé par Aziz Ansari, Administrateur et Vice-Président Adhérents AFDCC sur ce thème qui touche tous les Credit Managers. Nous avons souhaité vous livrer les témoignages de certains intervenants afin de vous aider sur ce point. regard de l’objectif du modèle économique quant aux instruments financiers), d'évaluation des instruments financiers, ainsi que leur modèle de dépréciation. Le principe retenu est la « juste valeur » qui résulte de la révision des informations sur la solvabilité des acheteurs, les modèles de calcul et les provisions pour créances douteuses. « Même les actifs sains doivent désormais être dépréciés, en fonction des prévisions de pertes de crédit attendues. » b) Les comptes destinés à l’administration fiscale pour déterminer l’assiette du calcul de l’impôt sur le bénéfice. • L’article 39 du Code Général des impôts explicite les conditions de déductibilité des provisions • Le Bulletin officiel des impôts précise les conditions de la déductibilité au regard notamment de la jurisprudence [https://bofip.impots. gouv.fr/bofip/5506-PGP.html/ identifiant=BOI-BIC-CHG-20190123] 2. Quels sont les critères utilisés par le Commissaire aux comptes pour évaluer la pertinence des provisions constituées par une entreprise ? Le premier point est de s’assurer que les comptes sont présentés dans une perspective de continuité de l’exploitation : les diligences nécessaires sont conduites pour s’assurer de la pérennité de l’entité, avec une attention particulière aux situations porteuses de risques. Le deuxième point est de clarifier le modèle économique de l’entreprise au regard des instruments financiers qu’elle mobilise. Le troisième point est de s’assurer de la continuité dans l’application et le respect des principes comptables. 3. Quels conseils donneriez-vous aux entreprises pour améliorer la gestion et la documentation de leurs provisions afin de faciliter les audits et les contrôles fiscaux ? Il est indispensable de formaliser, documenter les procédures et outils utilisés pour l’établissement des provisions en veillant à spécifier les modalités permettant de distinguer : - Les provisions constituées pour les comptes sociaux dans l’objectif de l’image fidèle - Les provisions constituées au regard de la déductibilité fiscale en respectant les principes de risque probable évalué de manière individualisée et revu à chaque clôture. 4. Quelles sont les erreurs les plus courantes que vous rencontrez en matière de provisionnement, et comment les entreprises peuvent-elles les éviter ? Le sujet le plus sensible est la distinction des créances litigieuses des créances douteuses. • La créance est litigieuse dès lors que le client qui a reçu la facture l’a contestée en tout ou partie. => Traitement comptable : La facture a été comptabilisée pour sa totalité en compte client 411, avant qu’une partie ou la totalité ne devienne incertaine. La qualification du litige (accepté ou refusé) devient alors la prochaine étape. • Les créances douteuses sont certaines dans leur principe, mais leur recouvrement apparaît incertain (en partie ou en totalité) pour des raisons diverses. => Traitement comptable : la créance est transférée au compte 416 «Clients douteux» pour le montant total TVA comprise et son recouvrement poursuivi pour le montant total. Ma recommandation est de déterminer l’événement qui déclenche le transfert de la créance impayée en compte 416. Les créances litigieuses doivent donner lieu à la constatation comptable d’un avoir à établir au moment où le litige est reconnu plutôt qu’entrer dans le processus de long suivi des créances douteuses avec calcul des provisions à actualiser régulièrement. Animé par : Aziz ANSARI Administrateur et Vice-Président Adhérents AFDCC 20 21 Intervenants : Joël LENOIR, Expert en Credit Management et formateur AFDCC Nathalie ACHE BROUTIN, Credit Manager Groupe France de SGS France Luigina ZONZINI, Credit Manager Questions à Joël Lenoir, expert en Credit Management et formateur AFDCC 1. Quelles sont les principales règles de droit et les normes comptables à respecter lors de la constitution des provisions pour créances douteuses ? Deux sources sont à considérer selon la destination des états financiers au titre desquels le montant des provisions est arrêté. a) Les comptes sociaux destinés à la publication si l’entreprise est cotée, aux associés, aux partenaires financiers : les références sont alors : • le code de commerce qui impose la comptabilisation des provisions nécessaires à la sincérité et à une image fidèle des comptes, même en cas d’absence ou d’insuffisance de bénéfices (art L 123-20 ). « Les comptes annuels doivent respecter le principe de prudence. Pour leur établissement, le commerçant, personne physique ou morale, est présumé poursuivre ses activités. Même en cas d'absence ou d'insuffisance du bénéfice, il doit être procédé aux amortissements et provisions nécessaires. Il doit être tenu compte des risques et des pertes intervenus au cours de l'exercice ou d'un exercice antérieur, même s'ils sont connus entre la date de la clôture de l'exercice et celle de l'établissement des comptes. » • la norme IFRS 9, applicable à toutes les sociétés cotées et celles dont les activités sont transfrontalières, porte sur les Instruments Financiers. Cette norme comptable internationale a modifié les règles de classement (au
Questions à Nathalie ACHE BROUTIN : Credit Manager Groupe France de SGS France (NDLR : Nathalie occupait ce poste au moment de la rédaction de cet article) 1. .Quelle méthode utilisez-vous pour établir vos provisions et comment évaluez-vous la cohérence entre les provisions constituées et les résultats réels en fin d'exercice ? Quels indicateurs utilisezvous ? La méthode utilisée est un calcul statistique de la balance âgée clients en date de factures. A chaque tranche d’âge de la balance âgée éditée en date de factures, correspond un taux de provision à appliquer pour les créances clients. En fin d’exercice, les résultats réels sont les résultats montrant le calcul de la provision évaluée pour la fin de l’année. L’indicateur principal suivi depuis 3 ans est le pourcentage de provision comparé au chiffre d’affaires global ainsi que le pourcentage de provision de chaque business line comparé au CA par business line. L’idée est d’informer les business managers de la tendance de leurs provisions clients et de fixer des objectifs de réduction à leurs équipes (Commerciales et Administratives) en collaboration avec l’équipe Credit Management. 2. Quels objectifs de performance liés à la cohérence des provisions avez-vous fixés pour vos équipes, et comment les suivez-vous ? Les objectifs de performance en lien avec la réduction des provisions clients concernent la réduction des encours sur les créances échues > 60 jours, > 120 jours et > 360 jours. Les réductions d’encours sont suivies chaque mois pour chaque cash collector avec un objectif de taux de réduction global à maintenir (de n-1 comparé à n) mais aussi un objectif de taux de réduction à maintenir sur les portefeuilles clients de chaque Cash Collector. 3 Pouvez-vous décrire un exemple où l'analyse de la cohérence des provisions a conduit à une amélioration significative de la gestion du risque clients ? L’amélioration de la gestion du risque clients est nécessairement faite car la priorité est de recouvrer les créances à plus gros montants et les plus risquées. Pour se faire, nous croisons la balance âgée clients des écritures ouvertes avec les scores et avis de crédit donnés par notre prestataire d’enquêtes financières (associé avec notre scoring interne). 4. Quels sont les principaux défis que vous rencontrez pour maintenir une cohérence élevée entre les provisions et la réalité des objectifs donnés aux chargés de recouvrement de votre équipe ? Comment les abordez-vous ? Quand je calcule en fin d’année les résultats des collaborateurs en fonction du taux de réduction des encours demandés, il se peut que les résultats donnés ne soient pas cohérents et en rapport avec l’investissement et l’engagement donné par le collaborateur … la question qui se pose de manière évidente est pourquoi ces résultats ne sont pas « bons » ? Y a-t-il un dossier trop ancien qui, à lui seul, dégrade le résultat du collaborateur ? Si c’est le cas, ma préconisation est de le sortir du résultat statistique calculé surtout s’il s’agit d’un dossier déjà transmis en phase judiciaire à un cabinet externe car l’action du collaborateur n’est plus active sur ce dossier bien que les encours du client lui soient toujours rattachés. Le principal défi est donc d’analyser les résultats et de comprendre la cohérence des actions effectués par les collaborateurs sur ces résultats. Valider le montant d’une prime à un collaborateur est un acte managérial majeur qu’il ne faut pas rater et considérer à sa juste valeur. 5. Comment utilisez-vous les résultats de l'analyse de cohérence des provisions pour ajuster vos politiques de crédit, améliorer la gestion du risque clients avec les différents business de votre entreprise ? Avec la période COVID peu après la mise en place de la nouvelle norme IFRS9 pour le calcul de la provision client, nous avons revus les objectifs donnés aux collaborateurs. L’objectif habituel de réduction du DSO n’était plus suffisant et adapté pour valoriser le travail rendu par l’équipe CréditRecouvrement sur le résultat de la provision client qu’il fallait impérativement améliorer. Le principal KPI a rapidement évolué vers la réduction des encours clients en partenariat avec la Direction Financière et les différents business sur 22 23
24 25 un TOP clients global représentant 70 % du CA sur les plus gros encours (TOP500 des clients sur les encours échus > 60 jours en global, TOP100 des clients sur les encours échus > 60 jours par business). L’objectif principal est de mettre en évidence les encours les plus importants et les plus risqués sur ces KPIs suivis 2 fois par mois avec justification des évolutions et plans d’actions mensuels. Questions à Luigina ZONZINI : Credit Manager 1. Vous avez accepté de partager avec nous votre expérience d’un contrôle fiscal sur vos provisions et nous vous en remercions. Quelle méthode utilisiez-vous avant ce contrôle ? A mon niveau, c’est notre Groupe qui décide de la méthode à utiliser. Celle retenue est la méthode statistique. En fonction de notre évaluation du risque, nous passions les provisions en fonction du pourcentage de risque déterminé. 2. Quels ont été les principaux points de désaccord soulevés par l'administration fiscale lors du contrôle de vos provisions ? Le « problème » des provisions, c’est qu’elles doivent être une image fidèle des pertes futures de l’entreprise. Si on vulgarise, il faut lire l’avenir (boule de cristal ou marc de café sont surement autorisés). Je plaisante bien entendu. Mais il faut trouver la méthode qui nous permettra d’être au plus proche de la réalité tout en prenant en compte des éléments externes qui peuvent subvenir (difficultés dans un secteur particulier, crise économique,…). Dans notre cas, l’Administration Fiscale a jugé qu’il y avait un manque de cohérence entre la réalité et la méthode de provisionnement utilisée. Un autre point essentiel concernant les règles de provisions, c’est qu’il faut pouvoir « défendre » son appréciation et ses décisions. Là encore, il semble que nous n’ayons pas été assez proactif et que l’absence d’une documentation complète nous a empêché de justifier certaines prises de position. 3. .Quelles leçons avez-vous tirées de ce contrôle fiscal concernant la documentation et la justification de vos provisions ? Le contrôle fiscal reste un moment « douloureux » et chronophage. Mais il faut garder en tête le vieil adage qui dit qu’on doit apprendre de ses erreurs. Dans notre cas, le contrôle a démontré aux entités de la Sade l’importance de la documentation. Le siège de notre Groupe insistait déjà sur ce point mais nous avons peut-être été moins pointilleux que nécessaire et nous avons changé notre organisation pour prendre en compte cet élément clé. 4. .Quels conseils donneriez-vous à d'autres Credit Managers pour éviter les mêmes problèmes que vous avez rencontrés lors de votre contrôle fiscal ? De mon point de vue, ce sont rarement les Credit Managers qui pilotent de A à Z les provisions. L’établissement des règles et des méthodes revient donc selon moi à la Direction Générale ou à la Direction Financière. Toutefois, nous sommes à minima acteurs dans le suivi et dans l’apport de la preuve si nécessaire. Je conseillerai donc à mes homologues de se concentrer sur la documentation afin de pouvoir fournir des explications et des preuves en cas de contrôle ou de débat avec l’Administration fiscale. 5. Avez-vous changé certaines de vos méthodes ou politiques de provisionnement suite au contrôle fiscal, et si oui, quelles modifications avez-vous apportées ? La méthode a effectivement changé. Nous sommes maintenant passé à une analyse au cas par cas. Cette démarche est surement plus chronophage mais elle nous permet d’être beaucoup plus proche de la réalité. Je tiens juste à préciser que nous avons changé d’actionnaire entre temps. J’ignore si les choses auraient également changé si nous étions restés dans le même groupe. D’où l’importance des décisions de la Direction dans ce domaine sensible.
1. Loi NRE (Nouvelles Régulations Économiques) de 2001 qui est la transposition de la Directive Européenne 2000/35/CE de 2000 Objectif : Réduire les délais de paiement pour améliorer la trésorerie des entreprises. Dispositions : • La NRE a fixé un délai maximal de paiement à 30 jours fin de mois à compter de la date d'émission de la facture, sauf stipulations contraires expressément convenues entre les parties et à condition que le délai convenu ne soit pas manifestement abusif. • À défaut d'accord entre les parties, le délai de paiement ne peut excéder 45 jours fin de mois ou 60 jours à compter de la date d'émission de la facture. • Obligation pour les grandes entreprises de mentionner leurs délais de paiement dans leur rapport de gestion. Les commissaires aux comptes contrôlent ce point. • Mention obligatoire sur les factures : Les factures doivent mentionner le délai de paiement applicable. Cette mesure vise à améliorer la transparence et la traçabilité des délais de paiement. Sanctions en cas de non-respect des délais de paiement 1. Indemnités de retard : o En cas de retard de paiement, le créancier peut exiger des pénalités de retard, calculées sur la base d'un taux d'intérêt égal au taux d'intérêt appliqué par la Banque Centrale Européenne (BCE) à son opération de refinancement la plus récente, majoré de 7 points de pourcentage. C’est un taux supplétif. C’est-à-dire qu’il s’applique si rien n’est prévu au contrat. Rappelons qu’il existe un taux plancher qui est de 1,5 fois le Taux d’Intérêt Légal mais pas de taux maximum et que le taux d’usure ne s’applique pas. Limites et Exceptions aux règles : 1. Accords spécifiques entre les parties : o Les parties peuvent convenir d'un délai de paiement différent, à condition que cet accord ne soit pas manifestement abusif pour le créancier. 2. Dérogations sectorielles : o Des délais de paiement spécifiques peuvent être fixés par des accords interprofessionnels ou des dispositions légales spécifiques à certains secteurs (par exemple, l'industrie agroalimentaire). 3. Certaines transactions internationales : o Les règles sur les délais de paiement peuvent ne pas s'appliquer de la même manière aux transactions internationales, où des accords spécifiques peuvent être conclus entre les parties. Impacts : • Amélioration partielle des délais de paiement, mais les retards persistent. • Peu de sanctions appliquées car peu de contrôles et les rapports de gestion ne suffisent pas. • Sensibilisation accrue sur l'importance de respecter les délais de paiement. • Début d’harmonisation européenne sur le sujet • Nouveaux outils à disposition pour lutter contre les retards de paiement mais très peu d’entreprises les utilisent. • Énormément de dérogations accordées temporairement dans un premier temps mais beaucoup seront « inscrites dans le marbre » ou feront l’objet de Lois spécifiques comme le secteur du livre par exemple. 2. Loi LME (Loi de Modernisation de l'Économie) de 2008 : ce qui évolue Objectif : Réduire les délais de paiement pour améliorer la trésorerie des entreprises. Dispositions : • Délai maximal de 45 jours fin de mois ou 60 jours à compter de la date d'émission de la facture. Ce délai est applicable sauf 20 ans d’historique des réglementations concernant les délais de paiement Cet article a pour but de reprendre de manière synthétique les différentes législations majeures (nationales ou issues de Directives ou de Règlements européens) depuis la NRE (Nouvelle Réglementation Économique de 2001) et de les mettre en parallèle avec les délais moyens de paiement et les retards de paiement sur ces périodes. 26 27
si les parties ont convenu d’un délai différent, lequel ne doit pas être abusif vis-à-vis du créancier. • Sanctions financières accrues pour les entreprises ne respectant pas ces délais. • Indemnité forfaitaire pour frais de recouvrement : L'introduction de l'indemnité forfaitaire de 40 euros pour frais de recouvrement en cas de retard de paiement est une nouveauté de la LME, qui n'existait pas sous la NRE. • Le Taux plancher des pénalités de retard passe de 1,5 fois le taux d’intérêt légal à 3 fois le taux d’intérêt légal. NB : Avec la LME, se pose la question de l’interprétation du « fin de mois ». En effet, on peut le comprendre de 2 manières différentes : - On va à la fin du mois à compter de la date de facture puis on compte 45 jours pour avoir la date d’échéance - On compte 45 jours à partir de la date de facture puis on va à la fin du mois. Selon la date de facture, le délai réel peut donc varier de 45 jours à 75 jours. La DGCCRF a dû apporter un commentaire sur ce point : « Le délai de 45 jours fin de mois peut se décompter des deux manières suivantes : date de facture + 45 jours + fin du mois ou date de facture + fin du mois + 45 jours. De plus, le délai de paiement des factures périodiques (prévues au 3 du I de l’article 289 du Code général des impôts) ne peut dépasser quarante-cinq jours à compter de la date d’émission de la facture. À défaut de délai convenu entre les parties, un délai supplétif s’applique, d’une durée de trente jours à compter de la réception des marchandises ou de l’exécution de la prestation demandée. » Exceptions aux règles 1. Accords spécifiques entre les parties : o Les parties peuvent convenir d'un délai de paiement différent, à condition que cet accord ne soit pas manifestement abusif. Les délais supérieurs à 60 jours doivent être expressément prévus par contrat et justifiés par des raisons objectives. 2. Dérogations sectorielles : o Des accords interprofessionnels ou des dispositions légales spécifiques peuvent prévoir des délais de paiement différents pour certains secteurs (par exemple, les secteurs de la distribution alimentaire, du transport, de la viande sur pieds, de l’horlogerie, du jouet… où des délais différents peuvent être imposés). Impact : • Réduction significative des délais de paiement dans certains secteurs. • Amélioration notable de la trésorerie des entreprises respectant les délais légaux. 3. Directive Européenne 2011/7/UE de 2011 Objectif : Lutte contre les retards de paiement dans les transactions commerciales. Dispositions : 1. Harmonisation des délais de paiement : o 60 jours calendaires : La directive impose un délai maximal de paiement de 60 jours calendaires pour les transactions entre entreprises, sauf si un délai plus long est expressément convenu dans le contrat et qu’il n’est pas manifestement abusif pour le créancier. o 30 jours pour les autorités publiques : Pour les transactions impliquant des autorités publiques, le délai de paiement ne doit pas dépasser 30 jours calendaires, sauf exception particulière. 2. Intérêts de retard automatiques : o Taux d’intérêt de retard : La directive établit que les intérêts de retard deviennent automatiquement exigibles dès le jour suivant la date d’échéance de paiement, sans qu’un rappel soit nécessaire. Le taux d’intérêt applicable est le taux de refinancement de la Banque Centrale Européenne (BCE) majoré de 8 points de pourcentage. 3. Indemnité forfaitaire par facture en retard de paiement : o 40 euros de frais de recouvrement : La directive introduit une indemnité forfaitaire obligatoire de 40 euros pour couvrir les frais de recouvrement en cas de retard de paiement. Cette indemnité est due en plus des intérêts de retard et est applicable de plein droit. 28 29
4. Indemnité pour frais de recouvrement : o En plus de l’indemnité forfaitaire de 40 euros par facture en retard de paiement, cette Directive introduit l’indemnité pour frais de recouvrement en complément et sur présentation de pièces justificatives. Ce point sera consolidé par la Loi Sapin 2 de 2016. 5. Clarification et renforcement des droits des créanciers : o Clause abusive : La directive précise que toute clause contractuelle ou pratique ayant pour effet de retarder de manière abusive les délais de paiement est considérée comme nulle et non avenue. Les créanciers peuvent ainsi contester de telles clauses devant les tribunaux. Impact : • Pression accrue sur les entreprises pour respecter les délais de paiement. • Réduction des retards de paiement et amélioration de la trésorerie. 4. Transposition de la Directive dans le droit français La transposition de la Directive 2011/7/ UE dans le droit français a été effectuée par la Loi n° 2013-100 du 28 janvier 2013, qui a intégré certaines dispositions dans le Code de Commerce. Voici les principaux éléments transposés : 1. Délais de paiement : o Le Code de commerce a été modifié pour intégrer les délais de paiement maximum de 60 jours calendaires (comprendre 60 jours nets) et 45 jours fin de mois pour les transactions entre entreprises, ainsi que le délai de 30 jours pour les transactions impliquant des autorités publiques. 2. Intérêts de retard automatiques : o La loi a intégré le principe d'automatisation des intérêts de retard dès le jour suivant la date d’échéance. Le taux préconisé par la Directive était égal au taux d’intérêt de la BCE majoré de 8 points de pourcentage MAIS le Code de Commerce en France, dans l’article L441-10 a conservé le taux supplétif égale au taux d’intérêt de la BCE majoré de 10 points de pourcentage. 3. Indemnité forfaitaire de 40 euros et indemnité pour frais de recouvrement : o L'introduction de l’indemnité forfaitaire de 40 euros par facture en cas de retard de paiement a été intégrée dans le Code de commerce, rendant cette indemnité obligatoire et automatique. L’indemnité pour frais de recouvrement est également introduite. 4. Renforcement des droits des créanciers : o Les créanciers disposent désormais de moyens renforcés pour contester les clauses ou pratiques abusives qui retardent les délais de paiement, et ces clauses sont explicitement considérées comme nulles et non avenues. Par exemple, un circuit de validation de factures trop long chez un client ne pourra en aucun cas être reconnu comme un motif valable de retard de paiement par rapport à la date de facturation. NB : Même si le législateur a intégré ces dispositions de manière plus nette, l’enquête annuelle AFDCC sur les comportements de paiement et beaucoup d’autres montrent que les pénalités de retard et l’indemnité forfaitaire pour frais de recouvrement ne sont quasiment pas appliquées (juste mentionnées dans les CGV, les factures et courriers de relance dans le meilleur des cas). 5. Loi Hamon du 17 mars 2014 qui, dans le prolongement de la loi LME, vise à améliorer la trésorerie des entreprises en instaurant : • Un délai de paiement maximum pour les factures récapitulatives de 45 jours à compter de l’émission de la facture ; • Et également des sanctions administratives dissuasives applicables en cas de non-respect des délais de paiement (amendes administratives de 75 000 € pour une personne physique et de 375 000 € pour une personne morale, et en cas de nouveau manquement dans un délai de deux ans, le montant de l’amende pourra être doublé). 6. Loi Macron de 2015 et Loi Sapin II : ce qui a changé Objectif : Renforcer les sanctions contre les retards de paiement. Renforcement des sanctions pour nonrespect des délais de paiement 1. Limitation des délais : o Limiter le délai de règlement maximum entre entreprises à 60 jours à compter de la date d'émission de la facture avec la possibilité d'accorder un délai de 45 jours fin de mois à compter de la date d'émission de la facture si et seulement s'il est indiqué dans le contrat et ne constitue pas un abus manifeste à l'égard du créancier. Tout en permettant à des secteurs présentant un caractère saisonnier particulièrement marqué d'avoir un autre délai de paiement mais dans ce cas, sans dépasser le délai maximum applicable en 2013. 2. Augmentation des amendes : o La Loi Sapin II avec l'article 123 de la loi n° 2016-1691 du 9 décembre 2016 a augmenté les amendes administratives pour non-respect des délais de paiement. Les montants des amendes peuvent atteindre 2 millions d’euros, ce qui représente une augmentation significative par rapport aux sanctions prévues par la LME. L’AFDCC, via son magazine trimestriel Fonction Crédit, publie la liste des amendes les plus récentes. 3. Publicité des sanctions : o La Loi Sapin II a introduit la possibilité de publier les sanctions administratives infligées aux entreprises en infraction (« name and shame »). Cette mesure vise à dissuader les entreprises de retarder les paiements en exposant publiquement leur non-conformité. o La Loi PACTE a intensifié le mécanisme du « name and shame » : les entreprises qui subissent des pénalités pour retards de paiement doivent, à leurs propres frais, faire publier cette sanction dans la presse locale. De plus, la DGCCRF publie systématiquement ces sanctions sur son site internet. Une astreinte journalière a été instaurée en cas de non-publication dans les médias. Renforcement des contrôles et de l'application des règles 1. Extension des pouvoirs de la DGCCRF : o La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a vu ses pouvoirs renforcés pour contrôler et sanctionner les entreprises ne respectant pas les délais de paiement. La DGCCRF peut désormais agir plus efficacement pour détecter les infractions et appliquer des sanctions. Modifications spécifiques aux transactions commerciales 1. Suppression de certaines pratiques abusives : o La loi a explicitement interdit certaines pratiques abusives, telles que l'imposition de délais de paiement excessifs par les grandes entreprises à leurs fournisseurs plus petits. Elle a renforcé les protections contre les clauses contractuelles abusives qui allongeraient indûment les délais de paiement. Introduction de nouvelles mesures pour la transparence et la surveillance 1. Obligations de transparence : o La Loi Macron a introduit des obligations supplémentaires pour les entreprises en matière de transparence des délais de paiement. Les grandes entreprises doivent publier des informations plus précises sur leurs pratiques de paiement dans leur rapport de gestion. 30 31
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