La compétitivité au cœur des réflexions

La compétitivité au cœur des réflexions

La compétitivité est le sujet de débat de cette fin d’année 2012 et les politiques, les entreprises et tout un chacun, soutiennent leurs idées pour démontrer ce qu’il faudrait faire pour entrer dans ce monde en devenir, où la France et ses entreprises doivent retrouver une place de choix.

La compétitivité c’est quoi ?

Pour un pays : « La définition généralement retenue de la compétitivité d’une nation est la capacité à améliorer durablement le niveau de vie de ses habitants et à leur procurer un haut niveau d’emploi et de cohésion sociale » – définition par le conseil d’analyse économique CAE.

La compétitivité d’un pays se mesure aussi  par sa capacité à exporter. Or la France à ce niveau connait quelques revers : la part de la France dans les exportations mondiales était de 7.1% en 1991, elle est de 3.9% en 2012. Au sein de l’Europe cette part est passée de 13% en 2009 à 9% en 2010. Le déficit de la balance commerciale s’élève en 2011 à 73 milliards d’euros. (source OCDE)

Pour une entreprise : la compétitivité est l’aptitude pour une entreprise, un secteur ou l’ensemble des entreprises d’une économie à faire face à la concurrence effective ou potentielle. 

L’évolution des parts de marché d’une entreprise est un critère essentiel pour apprécier sa compétitivité. 

Ce n’est pas que le prix des produits qui permet de gagner des parts de marché et qui rend une entreprise compétitive par rapport à ses concurrents ! Il faut aussi prendre en compte tout ce qui va autour du prix comme, les services, la qualité, le suivi produit, le caractère innovant…Le consommateur n’achète pas toujours « au moins disant », mais « au mieux disant ».

Pour redonner de la compétitivité à nos entreprises il faudrait sans doute:

•    Agir sur le prix de revient du travail: la baisse des charges sur les salaires peut être une action déterminante, à condition que l’entreprise soit fortement utilisatrice de main d’œuvre  « productive » – ce qui n’est pas le cas dans le commerce ou dans certaines industries. Baisser les prix de revient, donc baisser les prix de vente, est facile à réaliser (dans l’absolu !). Mais ce n’est peut -être pas l’action la plus pérenne. Il y a en effet un véritable risque à créer une spirale déflationniste et destructrice de richesse, donc créatrice d’appauvrissement.

•    Agir sur la fiscalité des entreprises est aussi une option favorable. Si les taxes sont moins élevées c’est autant d’économies qui pourront être utilisées dans l’effort commercial, le marketing, la recherche….C‘est en revanche moins de recettes pour les états !

•    Claude ALLEGRE en son temps avait provoqué la polémique en indiquant à propos du ministère de l’éducation nationale qu’il « fallait dégraisser le mammouth ». Ne faut-il pas s’interroger sur les structures de nos entreprises et les soumettre à une analyse critique dans l’esprit de ce que Claude ALLEGRE pensait de son ministère ? La nature ayant horreur du vide, il faut reconnaître que parfois certaines fonctions dans nos organisations n’ont pas une réelle utilité si on regarde l’objet social de l’entreprise. Les personnels en charge de ces fonctions ont bien entendu (et c’est normal !) occupé leur fonction et peuvent se justifier. Mais il faut revenir à l’essentiel : qu’est-ce qu’une entreprise ? quelle est sa finalité économique ? qu’est ce qui est fondamental pour qu’elle puisse répondre aux deux questions précédentes ? Tout ce qui sort de l’épure doit être réduit au strict minimum, sans complaisance, sans état d’âme. C’est à partir de ce travail douloureux que les entreprises pourront retrouver le chemin de la compétitivité. Elles doivent s’alléger dans leur fonctionnement, apprendre à aller à l’essentiel ! Elles doivent aussi penser à réguler les disparités salariales qui ne sont pas toujours justifiées, qui créent des tensions sociales et des dysfonctionnements !

•    Innover davantage : il faut se différencier des concurrents et proposer aujourd’hui les produits qui existeront encore demain. C’est la voie à suivre, d’autant qu’en les concevant avec ingéniosité, en les fabriquant avec intelligence, on pourra les produire à moindre coût !

•    Se former pour gagner en efficacité, en créativité…: Il faut exploiter tous les ingrédients qui favorisent le savoir-faire français, l’intelligence, l’échange des bonnes pratiques, l’ouverture d’esprit… et notre peuple a montré au monde combien il savait être génial !

•    Travailler dans le détail à l’optimisation des processus et quand c’est possible à leur industrialisation : L’exemple de la gestion du poste clients est significatif : en optimisant on réduit le risque et on engrange plus vite plus de trésorerie. Voilà un exemple concret qui donne à une entreprise plus de compétitivité(1) ! L’étape suivante est la dématérialisation des flux administratifs, puis celle des paiements !

•    Renforcer le poids des marques : les deux richesses d’une entreprise sont ses clients et son savoir-faire (dont le capital immatériel est l’un des composants). Les clients sont un actif qui doit être sain et stable. Les marques et l’immatériel (recherche et développement) sont les actifs qui permettent à l’entreprise de préparer son avenir et préserver sa place au sein des marchés.

•    …..

Cette courte réflexion et ce point de vue montrent que la compétitivité est l’affaire de tous. Chacun à son niveau doit prendre conscience qu’il peut contribuer à faire gagner son entreprise !

(1)    A lire prochainement sur le BLOG AFDCC : « Comment le Credit Management contribue à créer plus de compétitivité »