Les assureurs-crédit veulent jouer un rôle dans l’accès au financement

Des solutions apparaissent pour aider les entreprises à mieux gérer le poste clients.
 
Est-ce l’amorce d’une tendance de fond chez les assureurs-crédit ? Toujours est-il qu’ils estiment plus que jamais avoir un rôle à jouer pour aider leurs clients à obtenir des financements plus facilement. 

Hasard du calendrier, deux d’entre eux, Euler Hermes France et Atradius France, viennent chacun de lancer une solution permettant à leurs assurés de mieux gérer leur poste clients (recouvrements, analyse du risque, gestion des litiges, etc.) au regard de leurs encours et de leurs garanties. « Il s’agit pour l’entreprise de pouvoir montrer que son poste clients est maîtrisé. Ce sera une aide dans la gestion des risques et opportunités commerciales mais aussi dans le cadre d’une demande de financement », explique Nicolas Delzant, président du directoire d’Euler Hermes France, qui s’est associé pour l’occasion avec Sidetrade, leader européen de la relation financière clients. 

« Il est essentiel de pouvoir présenter à ses partenaires une balance clients bien couverte, abonde Yves Poinsot, le directeur général d’Atradius France. Notre solution doit permettre à l’entreprise d’avoir une vision en temps réel de tout ce qui se passe chez elle : a-t-elle une couverture suffisante vis-à-vis de telle société ? A-t-elle des retards de paiement de la part de tel client ? Etc. » Le troisième assureur-crédit français relève que sa solution permet de transférer automatiquement, et « à la demande de l’entreprise », le montant de ses encours garantis à ses partenaires financiers. 

Ces deux offres apparaissent dans un contexte particulièrement délicat pour les entreprises. « Les difficultés d’accès au financement bancaire pèsent sur la trésorerie des entreprises françaises qui, dans ce contexte de raréfaction des liquidités, doivent adopter une gestion plus efficace de leur besoin en fonds de roulement et mieux appréhender le risque clients »,estime Euler Hermes France. Elles sont aussi confrontées à une hausse du nombre des défaillances et à un allongement des délais de paiement. 

Le potentiel de développement pour de telles solutions paraît important. A peine 5 % des entreprises sont déjà équipées pour piloter le poste clients, souligne Euler Hermes, qui cible d’abord les entreprises de plus de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires. 

Article de Laurent Thévenin
Source : Les Echos