Dans le secteur de la construction, moins d’une TPE sur deux a pu avoir le crédit de trésorerie souhaité au troisième trimestre, selon la Banque de France.

La plupart des TPE et PME obtiennent sans contrariété un crédit pour investir. Leurs coûts de financements sont au plus bas grâce à la guerre des prix que se livrent les banques.

Les banquiers n’ont généralement pas d’oursin dans les poches quand il s’agit de financer les petites sociétés. A l’heure où les vannes du crédit sont grandes ouvertes, les TPE et PME désireuses d’investir ont de très fortes chances d’être financées par leur banque, selon une enquête publiée le 25 octobre par la Banque de France.
Au troisième trimestre, 85 % des TPE (moins de 10 salariés) et 95 % des PME (moins de 250 salariés) ont obtenu la totalité ou la majeure partie du crédit d’investissement qu’elles avaient demandé.
Décrocher un crédit de trésorerie reste toutefois plus compliqué pour les TPE, qui sont plus de 3 millions en France. Seulement 65 % des TPE ayant sollicité un financement de court terme de ce type ont obtenu satisfaction (contre 84 % de PME).

Beaucoup de TPE fragiles

Dans le secteur de la construction, la situation est encore plus tendue. Moins d’une TPE sur deux a pu avoir le crédit de trésorerie souhaité au troisième trimestre. « C’est peut-être plus un métier à risque », reconnaît Yves Marmont, président de la Fédération des centres de gestion agréés (FCGA), un réseau d’appui aux TPE.
Plus globalement, « vous avez une partie des TPE qui demandent des crédits [de trésorerie] pour financer des pertes », explique Jacques Fournier, directeur général des statistiques à la Banque de France. « Il y a toujours une part significative de TPE qui connaît une situation financière qui n’est pas très bonne », poursuit-il. La FCGA souligne toutefois que l’activité et la santé des TPE se sont un peu améliorées en 2017, sur fond de croissance économique .
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Pour les entreprises qui s’endettent, les coûts de financement sont en tout cas très bas. Le taux d’intérêt des prêts de moins de 250.000 euros était de 1,9 % en août (contre 4,2 % à la même époque en 2011). Depuis 2016, les taux sont à des niveaux plancher dans toute la zone euro, compte tenu de la politique de soutien à l’économie de la Banque centrale européenne (BCE).

Une concurrence plus forte qu’en Allemagne

Ce sont toutefois les TPE et PME françaises qui bénéficient de conditions les plus avantageuses, devant leurs homologues allemandes, espagnoles ou italiennes. « Il y a probablement une concurrence bancaire qui est plus forte en France », explique Jacques Fournier. « Les entreprises en France, contrairement par exemple à ce qui se passe en Allemagne, sont moins fondamentalement attachées uniquement à une seule banque », avance-t-il.
Comme sur le marché du crédit à l’habitat , les banques n’hésitent donc pas à jouer sur les prix pour capter des clients. « Au travers du chef d’entreprise, on peut capter la gestion de son patrimoine s’il en a un, de celui de ses proches et la gestion des flux [de l’entreprise] qui sont une source de rentabilité », rappelle Jacques Fournier.

Source : Les Échos – SOLENN POULLENNEC