A quelques mois de l’élection présidentielle, la banque estime que son action est sanctuarisée.En 2016, Bpifrance a injecté 24,4 milliards d’euros dans les entreprises.

Bpifrance, qui incarne la première promesse de campagne du candidat François Hollande en 2012, dresse son bilan à quelques mois de l’élection présidentielle. A l’occasion de la présentation de son activité en 2016, la banque publique – créée fin 2012 – est en effet revenue sur son premier quinquennat. « Depuis 2012, nous avons doublé notre encours de crédits et notre intervention en prêts et en aides à l’innovation . Par ailleurs, nous avons plus que doublé nos investissements en fonds propres par rapport au niveau d’investissement des trois structures (FSI, CDC Entreprises, FSI régions) qui ont fusionné dans Bpifrance », se félicite Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance, qui estime que le soutien public aux entreprises françaises a « radicalement » changé d’intensité et de nature.

Parmi les innovations de la banque publique, figure le développement des missions de conseil et d’accompagnement des entreprises. La banque s’attache en effet à mettre l’accent sur la formation, le conseil et la mise en relation des entreprises qu’elle finance pour multiplier les chances de succès de leurs projets en France et à l’international. En 2016, Bpifrance indique avoir ainsi initié plus de 2.000 missions de conseils dans les PME, ETI ou start-up qu’elle finance. Celles-ci étant réalisées par des prestataires partenaires. « Le financement seul ne peut pas tout. Nous sommes des producteurs d’entreprises et nous voulons faire des blockbusters, pas uniquement des films d’art et d’essai ! », fait valoir Nicolas Dufourcq.

En 2016, la banque n’a pas pour autant levé le pied sur ses investissements et ses financements. Classée récemment fonds souverain le plus actif dans la tech par le cabinet CB Insights, Bpifrance indique avoir injecté 24,4 milliards d’euros dans les entreprises ou fonds français en 2016 (dont 2,4 milliards d’euros d’investissements – soit 30 % de plus qu’en 2015 – et 13,6 milliards d’euros de financements -3% de plus qu’en 2015).

Est-ce suffisant ? Pour l’organisme de réflexion France Stratégie, le chemin à parcourir pour disposer d’un écosystème capable de financer les start-up en croissance est encore long. « Malgré les progrès récents, l’écosystème du financement du capital-risque en France conserve d’importantes marges de progression (…) La France devrait se fixer comme objectif de rattraper en cinq ans le niveau de financement, exprimé en pourcentage du PIB, que l’on observe aux États-Unis », préconise France Stratégie dans une note destinée à « éclairer le débat en amont de l’élection présidentielle ».

Pour le moment absente du débat qui oppose les différents candidats à l’élection présidentielle, Bpifrance estime que son action est « complètement sanctuarisée». Ce qu’approuve la député LR Arlette Grosskost, membre de la commission de surveillance de la CDC, actionnaire de Bpifrance. « La Bpi existe, c’est un outil qu’il va falloir utiliser et non détricoter ».

Source : Sharon WAJSBROT – Les Échos