Les transactions électroniques ont augmenté de 8,9 %, à 387,3 milliards en 2014.
La carte bancaire surfe sur ce mouvement avec 45,7 % de part de marché.

Découvrez la synthèse graphique de ces informations sur le site des Echos 

 

Année après année, le cash perd du terrain au profit des paiements électroniques. Selon la douzième édition du World Payments Report (WPR), publiée ce jeudi par Capgemini en partenariat avec BNP Paribas, ce processus s’est accéléré ces deux dernières années. La raison : l’envolée du e-commerce et la montée en puissance des services de paiement dans les pays émergents, en particulier en Chine où le paiement mobile explose. L’empire du Milieu a ainsi enregistré, en 2014, une croissance de 47 % du volume de ses transactions électroniques, ce qui en fait désormais le 4e marché derrière les Etats-Unis, la zone euro et le Brésil. Au total, la croissance mondiale du volume des transactions électroniques a, pour la première fois, passé la barre des 8 % en 2014, pour atteindre 8,9 %, correspondant à 387,3 milliards en 2014. Pour 2015, les auteurs du WPR anticipent même une hausse de 10,1 %.

 

Le cash résiste

Dans ce mouvement, la carte reste reine avec 45,7 % de part de marché, enregistrant une croissance de 12,8 % en 2014. Elle gagne notamment du terrain sur les paiements par chèque, dont les volumes ont décliné de 10,8 % en 2014. En revanche, les volumes d’argent liquide en circulation restent stables et le ratio qui rapporte ces flux au produit net bancaire a même augmenté de 4,4 % en Europe et de 3,9 % aux Etats-Unis entre 2013 et 2014. « L’argent liquide offre de multiples avantages au payeur, notamment en lui assurant l’anonymat et en étant gratuit », souligne le rapport qui ne prévoit pas à court terme de recul significatif, même dans les pays les plus avancés en terme de paiements numériques. En attendant la généralisation de nouveaux outils prometteurs comme le paiement instantané, qui consiste en un virement immédiat de compte à compte – adapté à des usages comme le paiement de personne à personne -, la question est donc moins d’éliminer le cash que d’en réduire le coût, conclut le rapport.

La bascule vers un monde numérique des paiements semble néanmoins inéluctable et, dans ce contexte, le caractère très mouvant du cadre réglementaire, par ailleurs sujet à des interprétations différentes d’un pays à l’autre, représente un défi croissant pour les banques et les entreprises, observe le rapport. « Les établissements bancaires doivent adopter une approche globale du sujet et elles ont intérêt à s’appuyer sur les “regtech” qui émergent, ces start-up spécialisées sur le développement de solutions technologiques destinées à assurer la conformité réglementaire », souligne Christophe Vergne, chargé des solutions de paiement chez Capgemini et éditeur du rapport. De quoi nourrir la lune de miel actuelle entre les jeunes pousses de la finance et les acteurs traditionnels.

Ninon Renaud, Les Echos

Source : Les Echos