Le nombre de défaillances revient au niveau de 2008 au deuxième trimestre.
Pour Altares, la reprise est « arrivée aux portes des petites entreprises ».

Après un début d’année catastrophique, les entreprises reprennent des forces. Selon une étude publiée ce jeudi par le cabinet Altares, 13.408 entreprises ont ouvert une procédure de sauvegarde, de redressement ou de liquidation judiciaire au deuxième trimestre. C’est 6,8 % de moins qu’à la même période de 2014. Et surtout le chiffre le plus bas depuis le printemps 2008 (hormis les mois d’été, en raison des vacances judiciaires). « C’est un signal très positif, qui confirme la reprise économique », souligne Thierry Millon, le directeur des études d’Altares, alors que plus de 18.000 entreprises – un point haut historique – avaient fait faillite au premier trimestre de cette année. Le nombre d’emplois menacés par ces défaillances, qui dépassait 66.000 au premier trimestre, est retombé à 51.900 au deuxième. Par rapport au printemps 2013, 10.000 emplois ont ainsi été « préservés ».

L’industrie manufacturière « efface la crise »

Le nombre de redressements judiciaires a baissé de 7,6 % (3.893 procédures, là encore au plus bas depuis 2008) et celui des liquidations judiciaires directes de 6,5 % (9.179 procédures). L’écart de « sinistralité » – la différence du nombre d’entreprises en défaillance – entre le deuxième trimestre 2008 et la même période de 2015 n’est plus que de 500. L’industrie manufacturière fait même mieux : avec moins de 600 cessations de paiement, elle se retrouve 10 % en dessous du chiffre du début de l’année 2008, « effaçant la crise », selon Altares. Dans les secteurs du bâtiment et du commerce, qui concentrent un grand nombre de procédures, les redressements et liquidations judiciaires sont aussi en recul. Au niveau territorial, de nombreuses régions, comme le Centre, le Midi-Pyrénées ou la Provence-Alpes-Côte d’Azur, retrouvent des niveaux de défaillances d’avant-crise.

Vulnérabilité face aux retards de paiement

Les très petites entreprises, financièrement plus fragiles, avaient été les plus touchées au premier trimestre. « Au deuxième trimestre, la reprise est enfin arrivée aux portes des petites entreprises », résume Thierry Millon. Le nombre de TPE défaillantes est retombé à 12.400, soit une baisse de 6,6 % par rapport à l’année précédente. C’est le chiffre le plus bas depuis début 2008, mais « encore un millier de procédures de plus que sept ans plus tôt », note Altares. Elles restent en outre les plus vulnérables et les retards de paiement, toujours importants, peuvent les déstabiliser. Pour les PME, l’amélioration, déjà en cours en 2014, s’est poursuivie. Le nombre de défaillances pour les entreprises de 10 à 49 salariés est passé sous le seuil des 900, soit une amélioration de 10 % par rapport au trimestre précédent. Pour celles de plus de 50 salariés, le nombre de faillites est descendu sous les 100 procédures.

Le pic des faillites du début de l’année aura donc été « davantage un trou d’air qu’un nouveau tsunami », analyse Thierry Millon, qui explique : « Un regain d’activité n’empêche pas les entreprises de continuer à souffrir. Lorsque les commandes reviennent, il peut y avoir un laps de temps avant d’avoir la trésorerie pour pouvoir y faire face ; on doit reconstituer des stocks et embaucher, alors que les produits ou services que l’on vend sont payés plus tard. »

Source : Les Échos – P.R.