Par Philippe Béchade 05 Sep 2016,

 

Faire de l’économie et gérer de l’argent, c’est tout un état d’esprit. L’approche de l’analyste en chef d’un grand (non, d’un géant) de l’assurance est éclairante. Un bon chiffre, même bidonné à outrance (comme celui de l’emploi aux Etats-Unis), est un bon chiffre, un mauvais chiffre (comme l’indice de la productivité ou du climat des affaires dans l’industrie américaine) n’est qu’un accident ponctuel (même s’il se répète tous les mois).

La hausse des marchés, ce n’est pas une affaire de chiffres mais de prédisposition intellectuelle au mensonge

Pour reprendre les propres termes de cet analystes : « un chiffre ne fait pas la tendance » et si cela contredit les attentes « il s’agit d’un one off »  .

C’est étonnant comment les raisonnements humains destinés à se cacher la vérité, à voir le monde tel qu’on voudrait qu’il soit, à nier les évidences ont peu changé depuis Socrate ou Galilée.

Sauf que cette fois, il y a autant d’argent en jeu qu’il ne s’en est échangé – en cumulant tout depuis 25 siècles – entre l’époque de Socrate et celle des taux négatifs.

Philippe Béchade

Rédacteur en Chef de la lettre Pitbull

Philippe Béchade rédige depuis dix ans des chroniques macroéconomiques quotidiennes ainsi que de nombreux essais financiers. Intervenant quotidien sur BFM depuis mai 1995, il est aussi la ‘voix’ de l’actualité boursière internationale sur RFI depuis juin 2002. Analyste technique et arbitragiste de formation, il fut en France l’un des tout premiers ‘traders’ mais également formateur de spécialistes des marchés à terme. Rédacteur aux Publications Agora, vous trouvez chaque jour ses analyses impertinentes des marchés dans La Chronique Agora.