Au premier trimestre, les micro-entreprises affirment avoir obtenu les crédits en trésorerie demandés à leur banque dans 68 % des cas, selon les chiffres de la Banque de France. Les plus petites entreprises restent dans l’ensemble moins bien traitées que les PME.

Du mieux pour les très petites entreprises (TPE). A côté des PME et des grandes entreprises qui trouvent généralement les financements recherchés auprès de leur banque ou des marchés, les entreprises de moins de dix salariés ne sont pas aussi bien loties. Mais selon les chiffres publiés vendredi par la Banque de France , ces micro-entreprises ont vu leur accès au crédit s’améliorer au cours du premier trimestre. Les TPE interrogées affirment avoir obtenu les crédits en trésorerie demandés à leur banque (en totalité ou au moins à 75 %) dans 68 % des cas. L’accès aux financements de court terme s’améliore ainsi nettement puisqu’il était tombé à 59 % à la mi-2015.

Pour ce même type de financement, les PME obtiennent toutefois satisfaction dans 83 % des cas. Par comparaison, les TPE sont réputées plus fragiles économiquement et suscitent davantage la méfiance des banques. De fait, alors que le taux de défaillance des PME a plutôt reculé ces 12 derniers mois (-8,8 % à fin janvier), il s’est maintenu à un niveau élevé pour les TPE (+0,5 %).

Des offres plus sécurisées

Les établissements de crédit estiment tout de même couvrir ces besoins de court terme en développant des offres plus sécurisées à leurs yeux – et plus rentables – comme l’affacturage : dans ce dispositif, l’entreprise obtient un financement contre la cession à la banque (ou du moins sa filiale spécialisée) des factures dont elle attend le règlement. Ce type de financement, qui n’est pas comptabilisé dans le crédit, a progressé de 10 % en 2015 sur un an. Sans surprise, le taux d’obtention est plus élevé pour les crédits d’investissement, car ils s’adressent à des entreprises a priori en bonne santé, du moins capables de se projeter à plus long terme : les TPE obtiennent le crédit demandé dans 82 % des cas, et dans 94 % des cas pour les PME.

Ces chiffres flatteurs ne signifient toutefois pas que le crédit aux PME vit une période euphorique : les encours progressent mais assez modestement (+ 2,1 % en rythme annuel, à fin janvier) : dans l’ensemble la demande de nouveaux crédits reste limitée, les entreprises ayant reporté nombre de projets d’investissement. Mais les limites ne viennent pas que de la demande : dans l’offre bancaire de financements, il reste certains « trous dans la raquette ». En particulier, le financement de dépenses immatérielles (innovation, marketing…), pour lesquelles aucune prise de garantie physique n’est possible, reste complexe. Autre difficulté : selon un rapport de l’Observatoire du Crédit aux entreprises, les banques répondent encore trop lentement aux TPE. Dans 10 % des cas, l’examen des demandes dépasse les quinze jours ouvrés.

Source : Edouard Lederer – Les Échos