Les autoentrepreneurs sont plus d’un million en France. Leur chiffre d’affaires trimestriel moyen ne dépasse pas les 3.500 euros.

Le régime d’autoentrepreneur qui date de 2009 est un indéniable succès. En juin 2016, la France en comptait 1,1 million. Mais leur poids économique reste limité. C’est ce que montrent les chiffres publiés récemment par le Haut Conseil pour le financement de la protection sociale. Premier constat, leur profil est légèrement différent des autres indépendants : plus féminisé (40 % de femmes contre 32 % pour les autres non-salariés) et plus jeune aussi (38 ans contre 46 ans). Ils sont très présents dans le commerce de détail par correspondance ou par Internet, ainsi que dans les secteurs de la photographie, du design et de la traduction. Des activités qui ont en commun de pouvoir être menées de chez soi, sans locaux dédiés.

Suite à la loi de juin 2014 relative à l’artisanat, au commerce et aux très petites entreprises, les autoentrepreneurs qui n’ont dégagé aucun chiffre d’affaires durant deux ans sont radiés. Cette mesure a permis d’assainir le régime et de le professionnaliser. Plus de 95 % des radiations en 2015 ont été faites à ce titre. Grâce à ce dispositif, la part des comptes économiquement actifs est ainsi passée de 40 % fin 2009 à 60 % six ans après.

Souvent d’activité d’appoint

Le chiffre d’affaires moyen des autoentrepreneurs reste cependant faible, à environ 3.500 euros par trimestre, soit un niveau huit fois plus faible que celui des autres travailleurs non salariés. Mais cette faiblesse s’explique par les seuils de chiffres d’affaires auxquels sont soumis les autoentrepreneurs (au-delà de 82.800 euros ou 33.100 euros de chiffre d’affaires annuels selon le secteur d’activité, les autoentrepreneurs basculent en entrepreneur classique). En outre, il s’agit souvent d’activité d’appoint. Un tiers des autoentrepreneurs en 2014 cumulait cette activité avec un emploi salarié, le plus souvent dans un autre secteur. Et un quart des autoentrepreneurs pluriactifs travaille dans la fonction publique.

Côté revenus, les montants médians sont également très faibles car une proportion importante des comptes déclare un revenu annuel très faible. Le revenu médian annuel s’élève ainsi à 2.000 euros pour les commerçants, 3.000 euros pour les artisans et 4.000 euros pour les professions libérales. Ces chiffres ont un impact sur les droits à retraite qui restent très faibles : 73 % des commerçants n’acquièrent aucun trimestre de retraite au titre de l’autoentrepreneuriat et 62 % des artisans. Cependant, 91 % des autoentrepreneurs artisans ou commerçants ont validé des trimestres dans un autre régime de Sécurité sociale que le RSI auxquels ils sont rattachés en tant qu’autoentrepreneurs.

Source : Les Échos – Marie BELLAN