Revue de Presse – Les Echos – 04.09.14 “Le rebond encourageant des credits de tresorerie”

Les encours repartent à la hausse en rythme annuel pour la première fois depuis avril 2012.

La nouvelle peut rendre perplexe. Le PIB de la France fait du surplace et l’indice de confiance des patrons se dégrade. Pourtant, le crédit aux entreprises enregistre des performances encourageantes. Au total, les encours ont progressé à fin juillet de 1,8 % sur un an, à 827 milliards d’euros. Surtout, les crédits de trésorerie – c’est-à-dire destinés à financer l’exploitation au quotidien de l’entreprise – repartent de l’avant, en grimpant de 0,4 %. Le mouvement est modeste mais marque un tournant, puisque cette hausse est une première depuis avril 2012, soit un peu plus de deux ans.

Les indicateurs dans le vert

Le « crédit tréso » a souvent été pointé comme l’homme malade du crédit, accumulant les contre-performances. Mais, depuis quelques semaines, les indicateurs s’améliorent. L’enquête sur l’accès des entreprises au crédit a indiqué une légère amélioration du taux d’obtention des lignes de trésorerie demandées au deuxième trimestre. Plus récemment, les statistiques consacrées au financement des microentreprises indiquaient aussi une amélioration, les encours de crédit de trésorerie progressant même de 5,9 % à fin juin sur un an. Ce chiffre est cependant à nuancer, car il porte bien sûr sur des montants relativement faibles et inclut l’affacturage, technique permettant aux entreprises de céder leurs créances en échange d’un financement de court terme.

Il reste que le paradoxe n’est pas simple à expliquer. Sur un plan technique, « certaines ETI trouvent aujourd’hui des financements sur les marchés à taux faible. En complément, elles diversifient leurs ressources en obtenant auprès de leur banque une ligne de crédit à des taux attractifs, qu’elles peuvent mobiliser en temps réel », explique Jeanne-Marie Prost, médiatrice nationale du crédit. Autre élément d’explication, les banques ont fini par intérioriser une forme de volontarisme. Ainsi, même si l’économie n’est pas florissante, elles peuvent avoir intérêt à souscrire au TLTRO, ce prêt massif de la BCE aux banques, qui doit en théorie servir à refinancer de nouveaux crédits au secteur privé.

Source : Les Échos – Édouard Lederer