Revue de Presse – Les Echos – 26.03.14 ” Coface identifie 10 nouveaux émergents”

Le Pérou, les Philippines, l’Indonésie, la Colombie et le Sri Lanka figurent parmi les futurs champions. 

Il y a déjà les BRICS (le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud), voilà les PPICS. Cet acronyme désigne le Pérou, les Philippines, l’Indonésie, la Colombie et le Sri Lanka, qui ont pour point commun d’offrir aujourd’hui un réel potentiel de développement doublé d’un environnement des affaires serein. Comprendre pas ou peu de corruption, des délais de paiement respectés, une information la plus transparente possible, etc. Dans une étude réalisée par Coface à partir d’un ensemble de critères, ces pays apparaissent aujourd’hui comme des relais de croissance aux grands émergents, dont les perspectives, après dix ans d’une course effrénée, s’annoncent moins encourageantes. 

En même temps que les « PPICS », l’assureur-crédit identifie un autre peloton de champions en devenir avec le Kenya, la Tanzanie, la Zambie, le Bangladesh et l’Ethiopie. Ils présentent, eux aussi, un réel potentiel de croissance, mais avec un environnement des affaires très, voire extrêmement, difficile. 

Ces dix nouveaux émergents, dans un environnement moins porteur, présentent une photographie macroéconomique plus chatoyante que les BRICS à leurs débuts. Les nouveaux champions affichent des taux d’inflation inférieurs d’environ 2,8 points à ceux des BRIC à l’époque (qui ne comprenaient pas l’Afrique du Sud) et un niveau d’endettement public proche de 40 % du PIB, contre 54 % pour les BRIC alors. « Naturellement, les pays du second groupe auront plus de difficultés et pourraient mettre plus de temps à pleinement exploiter leur potentiel de croissance. Cependant, leurs problèmes en matière d’environnement des affaires sont à relativiser : en 2001, la qualité de la gouvernance au Brésil, en Chine, en Inde et en Russie était comparable à celle de ces pays aujourd’hui », explique Julien Marcilly, l’auteur de l’étude. 

La Turquie sous surveillance négative

Ces nouveaux émergents contrastent d’autant plus avec les BRICS qu’ils ne subissent pas, pour l’instant du moins, les mêmes contraintes que leurs aînés. En 2013, plusieurs des émergents traditionnels (pas seulement les BRICS) ont vu s’afficher leurs vulnérabilités avec des sorties de capitaux court terme massives. Coface vient de placer sous surveillance négative dans sa notation la Turquie. L’assureur-crédit s’inquiète en effet de la crise politique autour du Premier ministre, Erdogan, « dont on ne sait pas comment elle va se dénouer », soulignent les experts. 

A l’inverse, Coface se félicite de la bonne santé retrouvée des Etats-Unis et du Royaume-Uni, qui disposent l’un comme l’autre de solides fondamentaux. Selon ses prévisions, la croissance américaine devrait s’établir à + 2,7 % en 2014, celle du Royaume-Uni à + 2,1 %. A présent, ce sont les pays avancés qui tirent l’économie mondiale, les émergents qui la ralentissent. 

Source : Les Échos – Michel de GRANDI