Les outils de financement des entreprises de taille intermédiaire et des PME se voient renforcés.

Parmi les annonces de François Hollande vendredi dernier en faveur de l’investissement, deux dispositifs correspondent au renforcement d’un levier existant pour l’un et à la concrétisation d’un projet déjà en gestation pour l’autre. En indiquant que les « prêts de développement » de la Banque publique d’investissement (BPI) en faveur des entreprises allaient être « portés jusqu’à 8 milliards d’euros », le président de la République a ainsi décidé de muscler cet outil très apprécié des entrepreneurs. Ces crédits sont en effet octroyés sans garantie pour financer des dépenses immatérielles (croissance externe, numérisation, transition énergétique…) qui, faute de sous-jacent tangible, ne sont pas éligibles à un prêt bancaire.

Dans son plan stratégique, bpifrance prévoyait déjà d’atteindre fin 2018 un encours total de 6 milliards d’euros. Avec 1,7 milliard d’euros dès fin 2014 (+ 42 % sur un an), la banque publique est en avance sur ses objectifs et ne doute pas de pouvoir générer 500 millions d’euros de plus par an. Elle devra néanmoins percevoir pour ce faire une dotation supplémentaire à son fonds de garantie interne de 100 à 200 millions d’euros. Laquelle devrait venir du programme d’investissement d’avenir et du plan Juncker.

François Hollande a par ailleurs acté le lancement des fonds Novi, qui serviront à financer « les projets de croissance et d’innovation » de PME et entreprises de taille intermédiaire (ETI) réalisant entre 30 millions et 200 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Une enveloppe de 500 millions d’euros

L’enveloppe apportée par les 23 investisseurs institutionnels qui y participeront, dont la Caisse des Dépôts et près de 20 assureurs, s’élèvera à 500 millions d’euros. Un montant plus élevé que les 300 millions évoqués initialement.

Ce dispositif sera opérationnel en mai – les deux sociétés de gestion qui s’occuperont des fonds Novi doivent encore être sélectionnées. « Cela confirme l’engagement des assureurs dans le financement de l’économie à long terme », déclare Bernard Spitz, le président de l’Association française de l’assurance. A fin 2014, leurs financements dans les entreprises s’élevaient à 1.220 milliards d’euros, dont plus de 50 milliards investis dans des PME et ETI.

Source : Les Échos – Laurent Thevenin et Ninon Renaud