Par Marie BELLAN pour le journal Les Echos

Le nombre de défaillances d’entreprises au premier trimestre est passé sous la barre des 16.000, en baisse de 3,9 % par rapport à la même période de 2016.L’industrie et la construction confirment leur rétablissement.

Côté défaillances d’entreprises, cela va mieux, même beaucoup mieux. Selon les chiffres de la société Altares dévoilés par « Les Echos », la sinistralité a baissé de 3,9 % au premier trimestre 2017 par rapport à la même période en 2016, pour atteindre 15.667 défaillances, le meilleur chiffre depuis l’hiver 2008. Sur ces 15.667 défaillances, 69 % sont des liquidations directes (10.802) et 29 % des redressements judiciaires (4.509). « En 2016, l’indicateur de défaillances d’entreprises avait déjà donné toute la mesure d’une reprise de l’économie réelle. Ce début d’année 2017 poursuit ce mouvement », constate Thierry Millon, directeur des études Altares.

Plus une entreprise est petite, plus elle a tendance à se présenter devant le tribunal dans une situation déjà très critique. Ce qui explique que 73 % des entreprises de moins de 3 salariés se voient ouvrir directement une procédure de liquidation judiciaire. La situation est différente dans les PME, qui enregistrent d’ailleurs une baisse sensible des défaillances (-17 %). Cette dynamique favorable dans les PME favorise aussi le maintien dans l’emploi. En moyenne, sur les cinq dernières années, chaque premier trimestre menaçait plus de 58.000 emplois directs en lien avec les défaillances ouvertes. Sur les trois premiers mois de 2017, ce chiffre tombe à 44.400.

La boulangerie-pâtisserie en difficulté

La situation est toutefois très contrastée suivant les secteurs d’activité. Dans la construction, l’embellie se confirme avec un recul des défaillances de 10,6 %. La meilleure conjoncture dans le logement profite aussi aux agences immobilières qui enregistrent une forte baisse de leurs défaillances sur le dernier trimestre (-13,5 %). L’industrie se porte très bien aussi. Si le secteur reste marqué par une hausse très légère des défaillances (+1,1 %), c’est parce que le secteur de la boulangerie-pâtisserie, classé dans l’industrie, est davantage en difficulté : le tiers des 1.128 défaillances d’entreprises industrielles se situent en agroalimentaire dans la boulangerie-pâtisserie. L’industrie manufacturière, en revanche, demeure sur une bonne trajectoire (-4,4 %). Le commerce est un peu plus en retrait mais enregistre aussi une légère baisse de -0,6 %. En revanche, dans les transports de voyageurs, les chiffres sont préoccupants (+46 %) du fait d’une concurrence toujours importante des VTC. De même que dans l’agriculture (+20 %) où l’exploitation forestière et l’élevage de vaches laitières sont sous très forte tension.

Malgré ces secteurs qui restent en difficulté, le tableau général est très positif. Les entreprises ont retrouvé leur capacité de trésorerie, les retards de paiement reculent, ce qui permet aux relations sous-traitants / donneurs d’ordre de s’équilibrer et donc de réduire la sinistralité des entreprises. Pour Thierry Millon, « la reprise n’est plus seulement au coin de la rue mais bien dans les carnets de commandes qui se regarnissent plus généreusement. »

Source Les Echos : pour en savoir plus