Le nombre de défaillances d’entreprises s’est établi à 10.500 au troisième trimestre 2019, selon la société Altares, en baisse de 6,4 % sur un an, soit un niveau jamais atteint depuis douze ans. Mais les sinistres de grosses PME augmentent sensiblement.

C’est un signal encourageant pour l’économie française : les entreprises hexagonales sont de moins en moins nombreuses à connaître une défaillance. Leur nombre s’est établi à 10.500 au troisième trimestre 2019, selon le décompte effectué par la société Altares, en baisse de 6,4 % par rapport à la même période de l’an passé.

On atteint là un niveau exceptionnellement bas, inégalé depuis 2007. L’amélioration est notable dans la construction, le commerce de détail, la restauration et les services à la personne. Même des secteurs comme les services aux entreprises et l’industrie – particulièrement l’agroalimentaire – connaissent un recul des sinistres.

Hausse des sinistres de grosses PME
Tout n’est pas rose cependant, puisque la taille moyenne des entreprises défaillantes augmente. Ainsi, 73 sociétés de plus de 50 salariés sont passées devant le tribunal au troisième trimestre, contre 56 l’an dernier à la même époque. Conséquence, le nombre d’emplois menacés par ces sinistres progresse. Près de 37.300 emplois sont en danger, c’est 2.350 de plus qu’à l’été 2018. A elles seules, ces 73 PME concentrent près du tiers des emplois menacés.

« Cela fait déjà plusieurs trimestres que les sinistres de grosses PME augmentent de façon assez marquée », remarque Thierry Millon, directeur des études de la société Altares. Les magasins de vêtements pour enfants Orchestra, les compagnies aériennes aigle Azur et XL Airways ont connu des déconvenues le trimestre dernier.

Menaces sur le quatrième trimestre
Pourquoi certaines grosses PME connaissent-elles plus de problèmes qu’avant ? « L’activité a été plutôt bonne depuis la fin 2015 mais certaines entreprises ont utilisé leur argent pour gérer leur besoin en fonds de roulement et non pour solidifier leur croissance. Aujourd’hui, avec le ralentissement, elles se trouvent en difficultés financières », avance l’expert qui note aussi « une dégradation des comportements de paiements depuis le printemps ». La vigilance est donc de mise.

Avec un point d’attention particulier sur le quatrième trimestre, marqué l’an passé par des difficultés accrues pour certains commerces et dans la restauration en raison du mouvement des « gilets jaunes » . Or, cet hiver, la grève dans les transports en commun sur la réforme des retraites menace.

Signes de faiblesse dans l’automobile et la construction
Sans mouvement social d’ampleur, « cette année, le nombre de défaillances d’entreprises devrait tourner autour de 53.000, en recul par rapport à 2018 où la France avait connu 54.700 défaillances, selon Thierry Millon. Là encore, il s’agirait du plus bas niveau depuis 2007. Même s’il devrait rester bas l’an prochain, le taux de sinistralité aura toutefois du mal à se maintenir à cet étiage l’an prochain. « Certains secteurs montrent des signes de faiblesse évidents. C’est le cas de l’automobile ou de la construction par exemple », souligne le dirigeant d’Altares. Les entreprises devraient en revanche pouvoir compter sur la bonne tenue espérée de la consommation des ménages.

Auteur : Par Guillaume de Calignon

Source : Les Echos