Les défaillances d’entreprises de plus de 50 salariés ont chuté de 17 % au printemps.

C’est un nouvel indicateur donnant corps au « ça va mieux » cher à François Hollande. Selon le dernier baromètre que publie ce jeudi la société Altares, le nombre de défaillances d’entreprises poursuit son reflux dans l’Hexagone. Au deuxième trimestre, 14.026 procédures de redressement ou de liquidation d’entreprise ont été prononcées par les tribunaux. C’est 2,7 % de moins que l’an dernier à la même époque. Sur l’ensemble du semestre, le repli est encore plus net, avec 7,4 % de défaillances en moins.

« Le mouvement de baisse des défaillances d’entreprise amorcé timidement sur le second semestre 2015 se propage à l’ensemble de l’économie sur ce premier semestre », constate Thierry Millon, directeur des études chez Altares. Le principal point de satisfaction vient des PME, « où les clignotants sont clairement au vert » : 83 PME d’au moins 50 salariés ont connu une défaillance au printemps. En repli de 17 % sur un an, ce chiffre est le plus bas jamais enregistré depuis le deuxième trimestre 2007, c’est-à-dire lorsque la crise a débuté.

Une embellie dans de nombreux secteurs

A côté, la situation continue aussi de s’améliorer pour les très petites entreprises de 3 à 9 salariés (-6 %). Ce sont donc surtout les micro-entreprises, c’est-à-dire celles qui ont peu ou pas de salariés, qui subissent l’essentiel des défaillances. Pour ces dernières, la difficulté tient principalement au fait qu’elles sont souvent confrontées à un carnet de commandes très irrégulier.

Conséquence directe de cette moindre vulnérabilité des employeurs, le nombre d’emplois menacés par les défaillances est en forte diminution : ils sont au nombre de 47.000, soit 9,4 % de moins qu’au deuxième trimestre 2015 et au plus bas depuis le début de la crise. « De plus, ces emplois fragilisés pourraient mieux résister qu’en 2008, puisque 80 % des PME ont évité la liquidation judiciaire directe, contre seulement deux sur trois en 2008 », relève Thierry Millon.

Au chapitre « ça va mieux », à noter également que l’embellie se propage à de nombreux secteurs de l’économie. Le rétablissement du secteur de la construction se confirme (-5 % de défaillances dans le bâtiment), de même que le commerce de détail (-4,6 %), en lien avec la bonne tenue de la consommation des ménages. Les défaillances d’entreprise sont également moins nombreuses que par le passé du côté des services à la personne ou encore dans l’hébergement et la restauration. La reprise semble donc se consolider à mesure que « le B to C amorce à son tour un virage favorable », note Altares.

Mais attention, « tout n’est pas encore réglé », poursuit la société d’études. Les micro-entreprises sont toujours à la peine. Quant aux autres, elles vont devoir s’attacher à conserver leurs clients mais surtout à financer leur développement pour en acquérir de nouveaux. « En dépit d’un assouplissement de l’accès au crédit, les petites entreprises doivent encore souvent jongler avec les factures pour tenir une trésorerie instable », met en garde Thierry Millon.

Source : Les Échos – Frédéric Schaeffer