Sur un an, 38 % des PME et des ETI ont été confrontées à des impayés, selon Ipsos.

Les années passent, les délais de paiement restent… un enjeu central pour les entreprises. A l’occasion du 5e Congrès des directeurs admi­nistratifs et financiers, ce jeudi, Ipsos publie une étude sur le sujet, réalisée en juin auprès de 303 dirigeants de PME et ETI (entreprises de taille intermédiaire), selon laquelle 57 % des sondés affirment avoir été confron­tés à des retards de paiement de la part de leurs clients. « C’est 11 points de moins qu’en 2014, détaille Mathieu Gallard, d’Ipsos Public Affairs. 38 % ont par ailleurs dû faire face à des impayés, soit 7 points de moins qu’il y a deux ans. » Une embellie qu’il explique surtout par une amélioration de leur activité. « 37 % estiment leur entreprise en croissance, soit 11 points de plus par rapport à la dernière fois, expose Mathieu Gallard. Il n’en reste pas moins que la problématique des délais de paiement demeure majeure. »

De fait, « les entrepreneurs ont ­toujours, pour 21 % d’entre eux, des difficultés à payer leurs propres fournisseurs » , ajoute Laurent Playez, directeur commercial chez American Express France. Car, dans un contexte économique général bousculé, la trésorerie joue évidemment un rôle pivot. 86 % des dirigeants interrogés estiment ainsi que les délais de paiement ont un impact clef sur la santé de leur société. 68 % considèrent par ailleurs que le laps de temps dans lequel ils sont payés est prioritaire pour piloter correc­tement leur entreprise, devant les ­carnets de commandes (65 %).

Un impact clef

Face aux retards et impayés, tous les domaines d’activité ne sont pas égaux. Celui de la construction y est même particulièrement exposé : 71 % des dirigeants de ce secteur ont subi des retards de paiement, 45 %, des impayés. Des factures non honorées qui, bien souvent, le demeurent : afin de protéger leurs relations commerciales, 41 % des patrons optent pour la relance, 24 % pour la négociation de facilités de caisse avec leur banquier. Mais peu osent réclamer des pénalités financières, par crainte de perdre un client. Ainsi, seules 13 % des PME et ETI en ont déjà perçues, un patron sur trois estimant par ailleurs que ce procédé a dégradé leur ­contact avec le client concerné, voire l’a interrompu dans un cas sur cinq.

Source : Claire Bauchart – Les Échos