Coface affiche sa solidité avant sa cotation

L’assureur-crédit, qui doit être introduit en Bourse au premier semestre, a vu son résultat net progresser de 2,7 % l’an dernier, à 127 millions d’euros.
Son activité commerciale a rebondi en 2013. 

Plus que jamais, les résultats de Coface seront scrutés à la loupe cette année. L’assureur-crédit doit, en effet, être introduit en Bourse d’ici à la fin du premier semestre. Alors qu’elle doit maintenant séduire les investisseurs, la filiale de Natixis peut mettre en avant un résultat net en hausse de 2,7 % en 2013, à 127 millions d’euros.

Coface fait aussi état d’une « bonne résistance » de son chiffre d’affaires. Celui-ci a, néanmoins, reculé de 3,1 %, à 1,44 milliard d’euros (- 1,6 % en comparable). Les primes acquises se sont élevées à 1,13 milliard d’euros (- 0,9 % à taux de change et périmètre constants). « En 2013, nos assurés, dans un contexte économique difficile, nous ont apporté encore moins de chiffre d’affaires qu’en 2012 et 2011. Il a donc fallu compenser cela par de la création de valeur », indique aux « Echos » Jean-Marc Pillu, directeur général de Coface. La nouvelle production de contrats s’est établie à 157 millions d’euros l’an dernier, en hausse de 29 %, « notre meilleure performance depuis deux ans ». « Nous avons eu une production nette positive, nos prix sont restés stables après deux années de baisse. Dans toutes les régions, la valeur du portefeuille a augmenté, même si cela ne se voit pas dans le chiffre d’affaires », ajoute Jean-Marc Pillu. Dans ce contexte, Coface se félicite de l’amélioration de son taux de rétention, qui a progressé de 2 points l’an dernier, à 88 %. Son ratio de sinistres à primes s’est, lui aussi, amélioré, à 51,1 % pour un ratio combiné net de 82,5 %. 

Autonome financièrement

« Nous sommes à une période charnière, qui marque la concrétisation de tous les efforts que nous avons faits depuis trois ans », expose Jean-Marc Pillu. Coface s’est ainsi recentré sur son métier historique d’assurance-crédit. « La crise nous a aidé à mettre en place plus vite, et avec plus d’efficacité, les mesures que nous devions prendre », explique son dirigeant. Ce qui, affirme-t-il, lui a permis de « traverser cette crise en présentant des résultats sous contrôle et des coûts stables ». Entre 2011 et 2013, Coface a ainsi réduit ses effectifs de 253 personnes sur son activité d’assurance-crédit. « Nous sommes autonomes financièrement, nous avons moins de 1 % de dette, nous avons des capitaux propres solides qui nous permettent de couvrir plusieurs fois l’exigence de marge de solvabilité », met aussi en avant Jean-Marc Pillu.

A l’entendre, les perspectives seraient plutôt engageantes pour Coface. Au quatrième trimestre, le groupe a déjà vu une inflexion avec une croissance de 6,3 % du chiffre d’affaires à périmètre et taux de change constants. « On sent que l’économie s’améliore. D’après nos prévisions, la zone euro va repasser en croissance positive en 2014, même l’Italie et l’Espagne. On ne voit, par ailleurs, pas de ralentissement dans les pays émergents. Logiquement, cette amélioration macroéconomique devrait avoir un effet bénéfique pour un assureur-crédit », anticipe Jean-Marc Pillu. Plus largement, il évoque un immense potentiel de marché : « Moins de 5 % des créances commerciales sont aujourd’hui couvertes par une police d’assurance-crédit ». 

À noter
Le groupe prévoit d’ouvrir dans 10 nouveaux pays et d’obtenir 7 nouvelles licences dans les cinq ans à venir, en ciblant l’Asie, l’Afrique, le Proche-Orient et l’Amérique latine.

Source : Les Échos – Laurent Thévenin