Selon une étude publiée par le cabinet KPMG, environ 3,5 factures sur  10 étaient échues depuis plus de dix jours le 10 avril contre 1,9 sur 10 avant le confinement qui a démarré le 17 mars. Cette hausse est également observée dans d’autres pays européens.

En période de crise, la gestion de trésorerie des entreprises est mise à rude épreuve et la crainte des pouvoirs publics de voir des entreprises retenir leur « cash » par précaution se confirme. Selon une étude publiée par le cabinet KPMG, le montant des factures considérées comme impayées par des entreprises a presque doublé par rapport à avant la crise en France. Au total, 3,5 factures sur 10 étaient échues depuis plus de dix jours le 10 avril contre 1,9 sur 10 avant le confinement qui a démarré le 17 mars, d’après l’étude.

Selon le site de l’éditeur de logiciels spécialisé Sidetrade utilisé par le cabinet d’audit et de conseil, plus d’un tiers des factures en France étaient impayées (35,1 %) au 2 mai. Une proportion en hausse de 82 % comparé à avant la pandémie de coronavirus.

« Nouvelles pratiques anormales »
Du côté des voisins européens, le constat est encore plus flagrant. En Italie, la hausse est de 122 %, mais à partir d’une base moins élevée. En revanche, seule 28,7 % de la valeur des factures était impayée au 2 mai. Au Royaume-Uni, la progression n’est que de 41,6 % mais les impayés y étaient déjà plus importants, si bien qu’ils atteignent une proportion de 43 % au 2 mai.

KPMG constate aussi que « le nombre de factures payées de manière hebdomadaire » a baissé de 12 % par rapport à la période avant le confinement. Avec l’allongement des délais de paiement, « la crise économique engendrée par la pandémie du Covid-19 vient modifier en profondeur la façon dont les entreprises gèrent et géreront leur cash », affirme KPMG. Qui souligne : « C’est un impact majeur pour le crédit interentreprises. »

Après avoir constaté une hausse des délais de paiement et pour éviter que l’économie ne se grippe, le gouvernement a mis en place fin mars un comité de crise sur le sujet. Celui-ci a mis en garde, début mai, contre de « nouvelles pratiques anormales ». Notamment des absences de validation de factures et des retards dans l’émission de bons de commande de la part de certaines entreprises.

KPMG table sur une reprise d’activité progressive d’ici au mois d’octobre. Avec, d’ici là, un « comportement des règlements clients » qui « reste dégradé du fait des impacts de la crise ».

Source : Les Échos