Les défaillances sont reparties à la hausse fin 2015 en raison des difficultés des TPE.
Mais l’état de santé des PME s’améliore et l’année 2016 se présente bien.

L’amélioration de la situation des entreprises a connu un petit coup d’arrêt à la fin de l’an dernier. Selon les statistiques de la société Altares, le nombre de défaillances d’entreprise au quatrième trimestre a connu une hausse inattendue, de 1,6 %, par rapport à la même période de l’an passé. Ce qui empêche l’année 2015 d’afficher un recul des sinistres. L’an dernier, 63.081 jugements de procédures de sauvegarde, de redressements judiciaires ou de liquidations judiciaires ont été prononcés par les tribunaux de commerce. Un chiffre en hausse de 0,8 % par rapport à 2014.

Mais cela n’inquiète pas outre mesure Thierry Millon, le directeur des études d’Altares. « L’année ne s’est pas bien terminée pour les entreprises, mais la situation n’est pas catastrophique. Elle s’améliore même dans le bâtiment au quatrième trimestre, alors que ce secteur était sinistré. Par ailleurs, sur la fin de l’année, la hausse des défaillances est concentrée sur une typologie ­précise d’entreprises : les très petites entreprises (TPE) orientées vers les particuliers, comme la restauration ou encore le commerce de détail », explique cet expert. Sans compter que le chiffre des procédures collectives au quatrième trimestre 2014 était légèrement inférieur à ce qu’il aurait dû être, en raison de la grève des tribunaux de commerce. Ce mouvement social a eu pour conséquence de reporter des décisions de la fin 2014 au début 2015.

235.000 emplois menacés

Au-delà du seul trimestre, « dans la durée, on observe depuis mars 2015 une amélioration très sensible de la situation des grandes entreprises qui s’est ensuite traduite sur les PME. En revanche, on ne ­constate aucune amélioration en ce qui concerne les TPE de moins de 5 salariés », remarque Thierry Millon. Seules 405 PME de plus de 50 salariés ont fait l’objet d’une procédure judiciaire l’an passé. C’est 46 de moins qu’en 2014 et 170 de moins qu’en 2013. Cette baisse se voit dans le nombre d’emplois menacés par les faillites. Environ 235.000 pourraient être détruits par ces procédures judiciaires, soit près de 10.000 de moins qu’en 2014.

Le recul du nombre de défaillances devrait se poursuivre en 2016 avec le regain de croissance attendu. Pour Altares, les défaillances devraient s’établir à environ 60.000 cette année, ce qui représenterait une baisse de 4 % par rapport à 2015. Ce niveau resterait toutefois supérieur au nombre de procédures judiciaires enregistrées avant la crise de 2008, proche de 55.000 chaque année. Et il reste un problème à régler, celui des délais de paiement et plus globalement de la trésorerie des PME et TPE. « Les clients sont revenus, mais les difficultés de trésorerie poussent les petites structures à attendre, à s’assurer qu’il s’agit bien d’une véritable reprise avant de se lancer dans des embauches et des investissements », souligne Thierry Millon.

Source : Les Échos – Guillaume de Calignon