Les délais de paiement s’allongent et plombent toujours plus d’entreprises

Les retards de paiement des entreprises européennes ont atteint 14,6 jours au troisième trimestre 2013, marquant une augmentation de 6,5 % par rapport à la même période un an plus tôt, selon une étude Altares-Dun &Bradstreet publiée mardi 19 novembre.

Le retard de paiement moyen a augmenté d’une journée sur douze mois“, relèvent les experts du cabinet, plus très loin des 14,9 jours atteints en 2008 et 2009, au plus fort de la crise financière.

La France, avec une moyenne de 12 jours de retard, reste relativement bien lotie par rapport à certains de ses voisins européens, comme le Portugal (33,1 jours), l’Italie (20,9 jours), l’Espagne (17,4 jours) ou la Grande-Bretagne (15,3 jours).
Elle reste toutefois loin derrière l’Allemagne (6,2 jours), voire les Pays-Bas (9,6 jours) ou la Belgique (11 jours).

MANQUE À GAGNER GIGANTESQUE

Surtout, de plus en plus d’entreprises tricolores paient avec retard, signe que leur trésorerie se tend. Seulement 30,6 % des sociétés françaises ont ainsi réglé leurs fournisseurs à la date convenue au troisième trimestre, contre 32,3 % un an plus tôt, “un taux inférieur de dix points à la moyenne européenne“, note l’étude d’Altares.

Résultat : les retards de paiement représentent aujourd’hui un manque à gagner qui atteint des proportions gigantesques.

Selon la Banque de France, les règlements différés atteignaient fin 2011 13 milliards d’euros pour les PME et 9 milliards pour les ETI (entreprises de taille intermédiaire).

Cet été, 7,5 milliards d’euros étaient échus et non réglés, soit 11,5 % du total des encours clients (qui sont d’environ 65 milliards d’euros)”, confirme l’étude Altares-D&B.

La situation est d’autant plus préoccupante que les experts estiment qu’environ un quart des défaillances d’entreprises enregistrées dans l’Hexagone sont dues aux retards de paiement.

En 2013, encore plus de 60 000 entreprises auront déposé le bilan en France, c’est 10 000 de plus qu’avant la crise, note Thierry Millon, responsable des analyses chez Altares. Une forte proportion de ces défaillances pourraient être évitées avec une attention sérieuse portée à la gestion des délais.”

Source : Le Monde.fr – Par Cédric Pietralunga