Les délais de paiement se dégradent encore pour les PME

Le nombre d’entreprises payant leurs fournisseurs en retard augmente. Louis Gallois prône une « modification de fond des comportements ».

Les fournisseurs ont toujours autant de mal à se faire payer en temps et en heure par leurs clients professionnels. Selon le baromètre du cabinet ARC, un tiers des 501 entreprises interrogées ont même constaté « une détérioration » des délais de paiement. « Si le délai de retard moyen a diminué, passant de 14 jours à 10 jours entre 2012 et 2013, le nombre de retards a augmenté : 59 % des PME interrogées enregistrent des retards allant de 1 à 10 jours, contre 46 % en 2012 », notent les auteurs de cette étude. Et les chefs d’entreprises ne croient pas que les dispositions de la loi Hamon, notamment celles renforçant les pouvoirs de la direction générale de la concurrence (DGCCRF) les aident beaucoup. Les trois quarts des chefs d’entreprises pensent que cela ne permettra pas de raccourcir les délais de paiement.

Une des mesures pour aider la trésorerie des PME, mise à mal par les retards de paiements, consiste à autoriser les entreprises à se faire préfinancer le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (Cice). Pour l’initiateur de cette mesure, Louis Gallois, commissaire général à l’investissement, le préfinancement de ce crédit d’impôt a « bien fonctionné » mais il s’agit d’un « signe inquiétant ». Comme les taux d’intérêt offerts n’étaient pas très bon marché, entre 3 % et 4 %, « c’est la preuve que les PME ont un besoin de trésorerie urgent », selon l’ancien industriel.

Du mieux dans l’industrie, des progrès à faire dans la grande distribution

Louis Gallois en appelle à une « modification de fond des comportements », notant que le problème entre clients et fournisseurs est spécifique à la France. Il estime toutefois que les relations s’améliorent. « Dans l’industrie, les entreprises commencent à comprendre qu’elles ont intérêt à bien traiter leurs fournisseurs », estime-t-il. Chez Airbus (Louis Gallois a longtemps présidé sa maison mère, EADS) « 160 personnes conseillent les fournisseurs pour les aider à améliorer leur compétitivité ». Par contre, il estime qu’il y a « des progrès à faire dans la grande distribution, pas totalement étrangère aux difficultés actuelles de l’industrie agroalimentaire ».

Source : Les Echos – Guillaume DE CALIGNON