Les retards de paiement en Chine à un niveau record

La dégradation des délais de paiement devient préoccupante. Cela reste l’une des préoccupations majeures des entreprises. 

En matière de retards de paiement, 2013 n’a pas été un bon millésime en Chine. Pour la 11e édition de son étude annuelle sur les comportements des entreprises en matière de paiement, Coface relève clairement une tendance à la dégradation. Pas moins de 82 % des entreprises interrogées (1) affirment avoir été confrontées l’an dernier à des retards de paiement, soit le plus haut niveau depuis 2010, la progression par rapport à l’an dernier étant de 5 %. De la même manière, 45 % des firmes signalent une augmentation des montants dus et 17,8 % des retards supérieurs à 90 jours. Ce taux n’était que de 12,6 % en 2012 et de 11,2 % en 2011. 

Si ce constat permet à l’organisme d’assurance-crédit de mieux cerner l’environnement des affaires en Chine, cette dégradation observée ne signifie pas pour autant que la cote d’alerte soit atteinte. Comme dans beaucoup d’autres pays, ce sont les retards de paiement supérieurs à six mois qui sont considérés comme « très risqués », note Rocky Tung, économiste Asie-Pacifique et auteur de l’étude. Et pour cause, la probabilité de non-remboursement, dans ce cas, atteint 80 %. « Nous sommes préoccupés par la dégradation des délais de paiement », souligne le document. 
L’étude illustre aussi les difficultés qu’éprouvent les petites entreprises à emprunter auprès des circuits traditionnels et le développement en parallèle du « shadow banking ». Le recours de plus en plus systématique à ce type de financement auprès de circuits peu transparents où les taux sont déjà élevés, laisse supposer que « le coût du financement en 2014 augmente encore », anticipe d’étude. 

Ralentissement

En matière de délais de paiement, tous les secteurs ne sont pas égaux. Face à ceux qui notent une amélioration – papier, construction -, les autres sont au rouge. C’est le cas notamment de l’électronique grand public, des biens de consommation courants ou des machines industrielles et électroniques. 

Dans un tel contexte, le renchérissement du coût du travail tout comme la hausse du Renminbi ne figurent pas parmi les principales inquiétudes des entreprises chinoises. Elles placent bien avant le ralentissement économique (61 %) et le resserrement de l’accès au crédit. En 2013, la Chine a signé son pire taux de croissance depuis quatorze ans avec 7,7 %. Si elle reste l’une des zones de croissance les plus dynamiques du monde, ce ralentissement a des conséquences pour les entreprises comme pour le pays. 

Source : Les Échos – Michel De Grandi

(1) Enquête réalisée au dernier trimestre de 2013 auprès d’un panel représentatif composé de 956 entreprises.