Alors que la crise sanitaire a rebattu les cartes du commerce international, la gestion du risque client s’est, depuis un an, complexifiée. A l’heure de la reprise, les entreprises vont devoir jongler entre la nécessité de relancer leur activité et l’augmentation du risque client qui, dans les mois qui viennent, pourrait se développer. Il leur faudra à cet effet mettre en œuvre de bonnes pratiques pour prévenir les impayés et limiter les délais de paiement, mais également financer la reprise de leur activité tout en préservant leur taux d’endettement.

Eric Latreuille, chargé de mission à l’international AFDCC : L’environnement international, beaucoup plus que le domestique, a fortement été impacté par le contexte de crise sanitaire. Une nouvelle donne que le credit manager a bien entendu dû prendre en considération. Il a notamment été beaucoup plus compliqué d’aller chercher de l’information financière pour apprécier le risque et la solvabilité des clients. Nous avons également assisté à une soudaineté du risque du fait de la mise en place très rapide des confinements dans de nombreux pays. Aujourd’hui, nous avons peu de visibilité sur la suspension des soutiens aux entreprises mis en place par les différents gouvernements. Certes, en Union européenne, les dispositifs tels que le PGE devraient prendre fin en juin. En revanche, pour le grand export, cela dépend de la solidité des économies à maintenir les dispositifs de soutiens aux entreprises. Dès lors que ces soutiens se réduiront, le niveau de risque pour les entreprises pourrait s’intensifier. Enfin, la logistique internationale et tout ce qui est lié au trafic maritime et à la perturbation du trafic aérien créent une pression sur les prix et, en termes de délais, un manque de visibilité au niveau des livraisons sur des zones assez éloignées. Le credit manager doit donc jouer avec ces différents éléments.

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