Les PME n’auront plus à justifier de 50 % de leur production réalisée en France pour être éligibles à des garanties publiques à l’export.

C’est une « simplification » et « optimisation » des outils financiers publics d’aide à l’export qu’a promis le gouvernement aux différents chefs d’entreprise réunis mardi à Bercy. En mettant en musique, cette année le transfert des garanties publiques de Coface à la banque publique d’investissement , le refinancement de crédits export via la société née des décombres de Dexia, SFIL, et en ajustant les règles d’octroi de certaines garanties, Bercy espère en effet simplifier la vie des entreprises et les convaincre d’exporter plus massivement.

Permettre aux entreprises de gagner en compétitivité 

Première nouveauté pour les sociétés qui solliciteront les garanties publiques à l’export lorsque celles-ci auront rejoint le giron de bpifrance, elles seront directement garanties par l’Etat et non plus par l’intermédiaire de son opérateur privé Coface. « Aujourd’hui les tarifs des crédits auxquels ont accès les entreprises dépendent de la notation de Coface, opérateur de ces garanties pour le compte de l’Etat ; demain ces tarifs seront liés à la seule notation de l’Etat. Ce mécanisme de garantie devrait être plus lisible pour les investisseurs et permettre aux entreprises de gagner en compétitivité », explique-t-on à Bercy.

Autre nouveauté : l’accès aux garanties publiques devrait être facilité aux entreprises exportatrices, même si elles ne justifient que de 20 % de production réalisée en France. Auparavant l’accès à ces garanties était réservé à celles qui pouvaient justifier de ce que 50 % de leur production était réalisée en France. « Bien souvent, les opérateurs français ont organisé leur production dans d’autres pays européens ou entre plusieurs économies », a fait valoir le ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, expliquant qu’il est surtout essentiel de conserver en France les centres de décisions et la plus grande valeur ajoutée créée.

Avec cette mesure qui offre des conditions plus favorables aux entreprises dont le chiffre d’affaires est inférieur à 150 millions d’euros et grâce aux synergies attendues entre les activités de prêts de bpifrance et ses nouvelles missions de garantie export, le gouvernement espère convaincre davantage de PME à exporter. « La France ne compte que 121.000 entreprises exportatrices. C’est trois fois moins qu’en Allemagne et deux fois moins qu’en Italie », a rappelé Matthias Fekl, secrétaire d’Etat au Commerce extérieur. Leur terrain de jeu sera de fait plus vaste puisque la garantie publique couvrira désormais Cuba, l’Ukraine et l’Iran. Mais si certaines entreprises s’aventurent à Téhéran, les banques françaises ne les suivront pas immédiatement. « Nous avons besoin de clarifications juridiques pour le faire », martèle la présidente de la FBF, Marie-Anne Barbat-Layani.

Source : Les Échos – Sharon Wajsbrot