Le transfert à bpifrance de cette mission assumée historiquement par Coface a été réalisé le 31 décembre.
Avec son nouveau plan stratégique, l’assureur-crédit entend surmonter la perte de cette activité.

C’est une page de l’histoire de Coface qui vient de se tourner samedi. L’assureur-crédit français a annoncé lundi avoir transféré son activité de gestion des garanties publiques à l’export à bpifrance le 31 décembre, une mission qu’il assumait pour le compte de l’Etat depuis sa création en 1946. « Les équipes et les systèmes d’information dédiés à cette activité sont transférés à compter de ce jour », a précisé le groupe.

30 millions d’économies

Voulue par l’Etat, cette opération avait fait l’objet de longues négociations avant que Coface et la Banque publique d’investissement ne finalisent leur accord en avril dernier. Dans le cadre de ce transfert, et comme déjà annoncé, Coface va recevoir une indemnité « correspondant à un gain exceptionnel estimé à 75 millions d’euros avant impôt », qui sera inscrit dans les comptes 2016. Pour l’assureur-crédit, la perte de cette activité se traduira aussi par une diminution de son chiffre d’affaires consolidé correspondant à la rémunération qui lui était versée au titre de la gestion des garanties publiques à l’export. Il avait ainsi perçu 57,3 millions d’euros pour cette mission au titre de 2015. Autre conséquence, le groupe enregistrera « une baisse de ses frais généraux, principalement liée au transfert des effectifs dédiés à cette activité ». « Ces coûts transférables s’élevaient à 26 millions d’euros au titre de l’année 2015 », indique Coface. Si cette activité ne représentait que 4 % du chiffre d’affaires total de l’assureur-crédit, l’annonce de sa perte, en juillet 2015, a été mal accueillie par les marchés. Le nouveau plan stratégique, présenté en septembre dernier, doit permettre à l’assureur-crédit de la surmonter. Coface a annoncé viser 30 millions d’euros d’économies de coût en 2018. Celles-ci « permettront de compenser l’intégralité de la perte de marge brute découlant de l’arrêt de la gestion des garanties pour le compte de l’Etat français », affirme la filiale à 41,2 % de Natixis. Quant au gain exceptionnel, « il permettra de financer les coûts de restructuration ainsi que les investissements nécessaires à la transformation des technologies et des processus du groupe pour améliorer le service client et la productivité ». Selon Coface, « le déploiement opérationnel du plan “Fit to Win” se déroule conformément aux attentes ».

Source : Les Échos – Laurent THEVENIN