Le bilan annuel du médiateur du crédit fait état d’une amélioration sensible dans l’accès des entreprises au financement. Mais au-delà de cette progression, les difficultés des très petites entreprises perdurent.

Fragiles TPE… Alors que les résultats 2014 du médiateur national du crédit publiés ce 17 mars font état d’avancées positives – le nombre de saisines pour financements bloqués a reculé de 15% – la situation n’est guère favorable pour toutes les entreprises.

Le médiateur a d’abord tenu à expliquer les “bons” chiffres par plusieurs facteurs. D’abord, la relative coopération des banques face à une demande en léger repli. “L’enjeu, c’est le carnet de commandes et si ce dernier suit moins, les demandes en crédit d’investissement seront de fait moins nombreuses”, explique Fabrice Pesin, fraîchement nommé au poste de médiateur du crédit. Un phénomène qui peu, selon lui, également s’expliquer par la montée en puissance du CICE.

97% des 2200 dossiers traités par le médiateur du crédit en 2014 concernent des entreprises de moins de 50 salariés. Et ce pour de faibles encours – moins de 50 000 euros en moyenne. Parmi ces petites entreprises, celles de plus de dix salariés s’en sortent mieux et enregistrent des réponses positives à leurs demandes de crédits d’investissement ou de trésorerie. Ainsi 79% des PME ont obtenu les crédits de trésorerie souhaités. Pour les crédits d’investissement, le taux passe même à 92%!

Au chevet des TPE

En revanche, le constat est beaucoup plus mitigé pour les entreprises de moins de dix salariés car leur taux d’obtention de crédits est nettement moins élevé. La situation est particulièrement alarmante dans des secteurs comme le BTP. “Des mesures ciblées sont à l’étude à Bercy afin d’aider ces TPE et nous sommes consultés, explique Fabrice Pesin. Souvent, les elles financent leurs besoins de trésorerie par le découvert, solution très coûteuse sur le long terme. Et il y a aussi une question de structure car elles n’ont parfois pas beaucoup de fonds propres, le dirigeant préférant mettre à l’abri les biens immobiliers professionnels dans une SCI.”

Que les raisons de cette difficulté d’accès aux crédits soient structurelles ou conjoncturelles, le médiateur joue un rôle central dans la restauration du dialogue entre tous les maillons de la chaine économique. “Les dossiers dont nous nous saisissons sont très souvent ceux d’entreprises saines ayant connu un accident comme un délai de paiement dans son parcours, poursuit le médiateur. Mais les gens ne parviennent pas à se parler donc nous mettons tout le monde autour de la table pour trouver un arrangement. De toute façon, les banques ont tout intérêt à coopérer.”

C’est d’ailleurs le sens des cinq engagements pris par la Fédération bancaire française (FBF) afin de favoriser le dialogue avec les dirigeants des très petites entreprises. Ces engagements seront évalués au cours de l’année par les équipes du médiateur.

Source : L’Express Entreprise – Tiphaine Thuillier