Moins de 58.000 entreprises ont fait l’objet d’une procédure judiciaire en 2016 (-8,3 %), selon Altares. L’embellie va se poursuivre cette année : le nombre de défaillances devrait se rapprocher de son niveau d’avant crise.

L’année 2016 aura marqué une réelle embellie sur au moins un point : les défaillances d’entreprises. Selon la société Altares, le nombre d’entreprises ayant fait l’objet d’une procédure judiciaire – redressement, liquidation ou sauvegarde – l’an passé a reculé de 8,3 % par rapport à 2015. Les défaillances sont même passées en 2016 sous la barre des 60.000 puisqu’elles se sont élevées à 57.844. « C’est 8.000 de plus qu’en 2007, avant la crise, mais on s’approche du niveau de 2008 », remarque Thierry Millon, directeur des études chez Altares. « Et si l’on ne s’intéresse qu’au quatrième trimestre, alors le nombre de défaillances est presque équivalent à celui des trois derniers mois de 2007. A partir d’octobre, l’embellie s’est amplifiée chaque mois », souligne-t-il.

Le recul des défaillances sur le seul quatrième trimestre atteint 12,2 %. L’amélioration est donc indiscutable, malgré le fait que la croissance de 2016 – attendue à 1,2 % – n’a pas été meilleure que celle de 2015. Les marges des entreprises ont continué à progresser l’an passé grâce aux mesures du gouvernement comme le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (Cice) et le pacte de responsabilité, ainsi qu’à la modération du prix du pétrole. Les taux d’intérêt toujours bas ont aussi contribué à les aider.

La confiance retrouvée des chefs d’entreprise

Autre preuve de l’embellie, tous les secteurs d’activité ont vu le nombre de sinistres reculer, à l’exception notable de l’agriculture où les défaillances ont continué à grimper. La construction va ainsi nettement mieux, comme le décollage du nombre de permis de construire le montre : le secteur a compté 2.300 défaillances en moins en 2016 par rapport à 2015. Le commerce et les services aux particuliers ont profité de la hausse de consommation et du regain de pouvoir d’achat. Même les entreprises de l’hébergement et restauration, très touchées par les attentats, s’en sortent finalement bien.

De la même façon, toutes les tailles d’entreprises profitent de cette amélioration, de la très petite à celle de plus de 100 salariés. Le recul est particulièrement prononcé pour les grosses PME. Logiquement, les procédures enclenchées l’an passé mettent donc moins d’emplois en danger : 200.000 environ, soit 35.000 de moins que l’année précédente. Ce mieux va-t-il se confirmer en 2017 ? « On voit que, tant les chefs d’entreprise que les consommateurs, retrouvent la confiance », pointe Thierry Millon. Il s’attend à un nouveau recul des défaillances, de 6 % cette année, à 54.000 sinistres environ. Un tel chiffre ferait de 2017 la meilleure année depuis 2007 et permettrait de s’approcher du niveau des défaillances enregistrées avant la crise. L’assureur-crédit Euler Hermes anticipe aussi un recul du même ordre (-7 %).

Dans le même temps, les créations d’entreprises ont tendance à augmenter. Plus de 330.000 entreprises ont été créées l’an passé, hors micro-entreprises, soit autant qu’en 2007. D’autres pays, notaient récemment les économistes de la Coface, ne peuvent pas en dire autant. Ainsi, en Allemagne, les créations d’entreprises sont de 20 % inférieures à celles de 2007. Mais le pays affiche, il est vrai, un taux de chômage bien plus faible qu’en France.

Source : Guillaume De Calignon – Les Échos