La Siagi a lancé mercredi deux nouvelles garanties dites « relais » en vue de faciliter les refinancements d’actifs.

Les très petites entreprises (TPE) restent en plein paradoxe. Leurs encours en crédits d’investissements ont progressé de 1,8 % sur un an à fin septembre, selon la Banque de France, mais les financements de court terme présentent un visage bien moins dynamique. Toujours à fin septembre, leurs encours de crédits de trésorerie (affacturage inclus) ne progressaient que d’un petit + 0,1 % sur un an.

Aucune solution simple n’existe face à cette faiblesse du financement de court terme, tant les causes sont entremêlées. Aussi les artisans viennent-ils d’apporter leur pierre à l’édifice, avec le soutien appuyé de Bercy. Carole Delga, secrétaire d’Etat au Commerce et à l’Artisanat, est venue lancer, mercredi, à Coullons (Loiret), une nouvelle offre de garantie imaginée par la Siagi. Cette société de caution mutuelle, peu connue du grand public, est détenue en majorité par les chambres de métiers et de l’artisanat, et à 25 % par les grands réseaux bancaires.

Des crédits a posteriori

La nouvelle offre baptisée « garantie relais » s’adresse aux entreprises qui auraient trop puisé dans leur propre trésorerie pour s’équiper au lieu de faire appel au crédit. En finançant des investissements de long terme sur leurs propres deniers, ces entreprises risquent de se trouver affaiblies le jour où elles auront besoin de se présenter sous leur meilleur jour face au banquier, en vue d’obtenir un crédit. Partant de là, l’idée est de proposer aux banques de mettre en place un crédit a posteriori, afin de financer ces actifs déjà acquis. « Ainsi l’entreprise pourra à nouveau disposer de la trésorerie dont elle a besoin pour son cycle d’exploitation », commente la Siagi. Une deuxième garantie (voir ci-contre) vise en outre à faciliter les transmissions d’entreprises. En creux, la Siagi espère aussi aider les artisans à diversifier non pas leurs financements – ces derniers restent très largement bancaires pour les TPE – mais leurs voies d’accès au financement.

Garantie « prévalidée »

En effet, la garantie est montée et « prévalidée » sur le plan économique par la Siagi, en amont de la demande de crédit à proprement parler. Le conseiller bancaire – qui n’est pas forcément spécialisé dans l’artisanat ou qui vient d’arriver en poste – serait ainsi davantage enclin à accepter le prêt que lorsqu’il est approché par l’entrepreneur en direct. Ce serait un inversement de dynamique, car les affaires examinées par la Siagi lui sont actuellement adressées directement par la banque.

Ce type d’initiative prend place alors que, depuis des mois, les réflexions bouillonnent : comment s’assurer que les entreprises – en bonne santé – ne passent pas à côté du financement ? En juin dernier, les banques avaient même pris une série d’engagements en vue d’améliorer leurs relations avec les TPE, portant notamment sur les délais de réponse à une demande de crédit émanant d’une petite entreprise.

Source : Les Échos – Edouard Lederer