La Coface prévoit une très légère baisse des défaillances l’an prochain.

Sur le front des défaillances d’entreprise, l’amélioration sera très limitée l’an prochain. C’est en tout cas ce que prévoient les économistes de la Coface, l’assureur-crédit. Ces derniers tablent sur 62.800 faillites, cessions d’activité et redressements judiciaires cette année, un recul de 1,2 % par rapport à l’an dernier. Et, en 2015, 62.500 entreprises devraient de nouveau défaillir, soit une quasi-stabilité.

En cette fin d’année, Guillaume Baqué, économiste à la Coface, note bien une légère embellie : « A la fin octobre, les défaillances ont reculé de 0,9 % en France sur les douze derniers mois. Nous n’avions pas connu une baisse depuis vingt-deux mois. » Surtout, les entreprises qui font défaut détruisent moins d’emplois qu’avant. En octobre, une entreprise défaillante comptait en moyenne 2,92 employés, un chiffre au plus bas depuis octobre 2008.

Mais « nous sommes très prudents pour 2015 », tempère Guillaume Baqué. Car la croissance ne va pas franchement rebondir. Après 0,4 % en 2014, l’économie française devrait croître de 0,8 % en 2015, prévoit la Coface. Ensuite, les créations d’entreprise ont nettement progressé en 2014, par rapport aux deux années précédentes. Or, les chances de survie d’une entreprise sont plus faibles après un an d’existence. Donc un pic de créations risque fort de provoquer une augmentation du nombre de défaillances d’entreprise dans les trois années suivantes. « Cela aura automatiquement un impact sur les défaillances l’an prochain », selon l’économiste.

Similitudes avec le Japon

Alors que l’Hexagone et la zone euro se rapprochent dangereusement de la déflation, cette situation ne surprend pas les économistes de la Coface. En effet, les défaillances au Japon sont restées à un niveau très haut plus de quinze ans après l’explosion de la bulle immobilière et l’entrée du pays dans la déflation. « La comparaison entre la France et le Japon semble de plus en plus valide », estime Julien Marcilly, responsable du risque pays à la Coface. Avec toutefois quelques différences. « Le secteur bancaire français est en meilleure forme que celui du Japon de 1991 et les excès immobiliers ont été moindres dans l’Hexagone. D’un autre côté, le Japon avait bénéficié d’une hausse de ses exportations et disposait d’une marge de manoeuvre budgétaire plus grande que la France en 2014 », note-t-il.

Source : Les Échos – Guillaume DE CALIGNON