Seuls 9 % des chefs d’entreprise estiment que leurs salariés sont des repreneurs potentiels.
Le poids de la fiscalité est vécu comme un obstacle majeur.

D’après l’enquête menée par le cabinet d’avocats Fidal (*) sur la transmission d’entreprise, 51 % des patrons se disent avant tout soucieux de l’avenir de leur entreprise lorsqu’ils doivent la céder. La pérennité de l’activité est une préoccupation pour un tiers d’entre eux. Le bénéfice financier qu’ils pourront en tirer n’arrivant qu’en troisième position (20 % des sondés). «  Qu’il soit à la tête d’une ETI ou d’une petite entreprise, le dirigeant est généralement très impliqué et conscient de la responsabilité économique et sociale qui lui incombe. Il a à cœur de pérenniser l’activité à laquelle il a souvent consacré une grande partie des sa vie et de son énergie », soulignent les experts du cabinet Fidal. Un constat qui s’explique par le profil des chefs d’entreprise interrogés – souvent à la tête d’entreprises industrielles, d’ETI familiales existant depuis plusieurs décennies –, très différent du profil de jeunes entrepreneurs versés dans la high-tech, dont les trajectoires entrepreneuriales et les motivations contrastent avec celles de leurs aînés.

Complexité juridique

Pour les chefs d’entreprise interrogés par le cabinet Fidal, le profil du repreneur est une personne qui connaît les rouages de l’entreprise (60 %). Soit un membre de la famille (29 %) ou une personne du métier (21 %). En revanche, le salarié n’est pas plébiscité par les patrons : seuls 9 % y voient un bon repreneur. On comprend, à travers ce chiffre, pourquoi le patronat est aussi réticent au droit d’information des salariés en cas de cession d’entreprises créé par la loi Hamon sur l’économie sociale et solidaire. Un droit qui va d’ailleurs être aménagé, puisqu’une mission mandatée par le président de la République a été chargée de plancher sur le sujet.

Parmi les freins les plus fréquemment cités par les chefs d’entreprise à la cession de leurs sociétés, on trouve d’abord le poids de la fiscalité et la complexité des régimes juridiques (44 %), l’incertitude économique (22 %), suivies par l’absence de repreneurs (18 %) et les difficultés de financement rencontrées par ces derniers (16 %).

(*) Enquête auprès de 115 dirigeants d’entreprise de plus de 50 ans d’existence, réalisée fin 2014
Source : Marie Bellan, Les Échos